
452 H i s t o i r e E c c l e s i a s t í q u e .
ti. not. vaief. feil comiTiun dc toutes Ics Ví 11 CS d’A ííc , poui avo íí
Arifiid.orat. 4, . , , . i • i I* .
Au¡.efiji.¡. 1 intendance de tout ce qui regardoit la religión,
dont les fpeftacles faifoient partie. Philippe répondit
: qu’il ne lui écoit pas p e rm is, parce que le,'
combats des bêtes étoient achevés. Alors ils s’accordèrent
à crier cous d’une v o ix , que Polycarpe
fût brûlé vif. Car d faloic que fa prophetic fût ac-
comolie. En même temps tout ce peuple courut
en fo u le , prendre du farmeiic & d’autre bois, dans
îes boutiques Sc dans les bains. Les Ju ifs étoient lej
plus empreiTés à leur ordinaire.
Le bûcher étant p rép a ré , S. Polycarpe ôta fâ
ce in tu re, fe dépouilla de tous íes h ab its, ôc fit
effort pvaur fe dechauller ; ce qu ’ii n’avoit pas ac-
coûcumé de fa ire ; car les fideles avoient une telle
veneration pour fa vertu , que c étoic à qui le
toucheroic le premier. On mit autour de lui
íes inltruniens du bû cher; Sc Comme on vouloit
l’y clouer , il d it: Laiffés moi a in fi; celui qui rn;
donne la force de fouffrir le feu , m’en donnera
auffi pour demeurer ferme fur le bû ch er, farts la
arécautivin de vos clouds. Ils ie contentèrent Je
e lier. Etant ainfi attaché les mains derrière la
d o s, il reffembloic à un belier choifi dans tout le
troupeau, pour être offert à Dieu en holocauife.
Alors re gu d an c le ciel , il d i t : Seigneur Dieu
to ic -p u ilfin t, pere de J. C. votre Fils béni ôc bien-
a im é , par qui nous avons reçû la grace de vous
connoître; Dieu des anges ôc Je s puiffances. Dieu
de toutes les c ré atu re s, ôc de toute la nation des
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L i v r e t r o I s i e ’ m s . 455
ju ffes, qui v ivent en votre préfence: je vous rends
graces de ce que vous ni’av ez fait arriver à ce jo u r
& à cette heure ; où je dois prendre part au nombre
de vos m a r ty r s , au calice de votre Chrift
pour reilufciter à la vie éternelle de l’ame & du
corps, dans l’incorruptibilité du S. Efprit. Qrie je
fois admis aujourd'hui en votre prélence avec
eux : comme une v ic lim e g ra lfe ôc agréable : ainfi
que vous l’avez p rép a ré , prédit Sc accompli, vous
qui êtes le vrai D ieu , incapable de menfonge„
C e ft pourquoi je vous louë de toutes chofes, je
vous b én is, je vous g lo rifie , par le pontife éternel
V. célefte J . C. votre cher Fils ;av e c qui gloire
foit rendue à vous Seau S. E fp r it, maintenant ôc
dans les fiécles futurs. Amen.
Q j a n J ii eut d it , Amen : ceux qui en avoienC
la charge allumèrent le bûcher, ôc il s éleva une
grande fluaime. Alors on vit un miracle furpre-
naiu : car le feu s’étendit autour du martyre, comme
une voûte ou comme un voile de navire en fle
par le vent, ll étoit au m ilieu , femblable,
non à de la chair brûlée, mais à du pain c u it,
ou à de l’or ou de l’argent dans la fournaiie.
Il exhaloit une odeur comme d encens, ou de
quelqu’autre parfum précieux. Les periécuteuis
voyant qu’il ne pouvoit être confumé par le
feu, commandèrent à un coufeôleur de s’approcher
, ôc de lui enfoncer un poignard. On
nommoit c o iif ¿leurs ceux qui avoient charge
à achever les bêtes qui demeuroient bleflees dans
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