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6 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
rent avec les Saducéens : irritez de ce que les
apôtres prêchant ] . C . enfeignoicnt la réfurrec-
tion des morts. Ils les arrêtèrent 6c les mirent
en prifon. Le lendemain le Sanedrin s’aifembla.
c o i . Thaï,n. C ’étoit Ic confcil fouveraiii des Juifs : compofé
des chefs de chaque troupe de facrificateurs, des
dodleurs, levites , 6c des anciens de toutes les
tribus. Ils étoient en tout foixante & o n z e , 6c
ne jugeoicnc que les affaires les plus importantes:
comme le crime d’une t r ibu , ou d’une ville entière
J le fouverain pontife , ou un faux prophète.
Alors les principaux du Sanedrin étoient, Anne,
Caïphe , Jean & Alexandre. Anne ou Ananus
étoit le Naii , c’cft-à-dire le préfident. l l avoit
été fouverain pontife quelques années auparavant.
Car alors ils ne l’étoient que pour un tems,
6c au gré des gouverneurs Romains ; la plûpart
pour un an. Caïphe gendre d ’Anne l ’étoit toutej
y , l î . B e ll. î>.
fois
pcrfon
d :
depuis fept ans , ce qui fut fingulier en fa
inne. C ’étoit lui qui avoit condamné J. C .
6c il avoit dans le Sanedrin un titre , qui le ren-
doit comme un fécond préfident. Jean étoit fils
d’Ananus : & Alexandre furnommé Lyfimaque ôc
frere de Philon dont nous avons les écr its, étoit
le plus riche des Juifs. En ce confeil étoient auifi
tous les parens du pontife. Quand ils eurent tous
pris leur féance qui étoit en demi cercle , le préfident
dans le fonds ; les apôtres furent amenez
au milieu de la place. On leur demanda en quel
nom ils avoient fait cette a d io n ; 6c Pierre rem-
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pli du S. Efprit répondit hardiment : Au nom
de J. C . Nazaréen que vous avez crucifié. Ils admirèrent
la fermeté de Pierre 6c dejean, fçachant
que c'écoient des hommes du commun 6c fans
lettres : ôc ne pouvant contredire cc miracle ; ils
fe contentèrent de leur défendre d’cnfcigner au
nom de J é s u s , ni d’en parler en façon quelconque.
Saint Pierre ôc faint Jean leur répondirent:
Jugez vous-mêmes s’il eft jufte de vous obéir plutôt
q u ’a Dieu. Car nous ne pouvons nous empêcher
de dire ce que nous avons vû 6c entendu. Ils
les laiffcrent aller : 6c les apôtres vinrent trouver
les fideles ; qui aïant appris d’eux ce qui s’étoit pai-
fé , en rendirent grâces à Dieu , lui demandant la
force de prêcher fon nom Scies miracles pour foutenir
fa parole. Après cette priere , le heu oû ils
étoient affemblez fut ébranlé , ôc ils furent tous
remplis du faint-Efprit.
To u te la multitude des fideles n’avoit qu’un i v.
coeur 6c qu’une ame. Perfonne ne difoit que rien m J " '
fût à lui en particulier , mais tous leurs biens
étoient communs ; enforte qu’il n’y avoit point
de pauvres entre eux. Car ceux qui avoienr des
terres ou des maifons les vendoient ôc en msr-
toient le prix aux pieds des apôtres. Les fideles
de Jerufalem renonçoienr ainfi à leurs biensjpour
pratiquer exaétement le confeil de J. C. de tout
quitter pour le fuivre : ôc pour n’avoir rien qui A u g . de ca îe z
les attachât à cette malheureufe ville : fachant'^'^"-"’-
qu’elle devoir être ruinée & tout le païs défolé ,