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Apelles he-
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Tertull. pr&f*
30.
4 1 2 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
que d’eau dans le facrifice. Ils jeûnoient le famé:
d i, en haine du cre'ateur : & ils pouifoient la haine
de la chair, jufques à s’expofer d’eux-mêmes
à la mort , fous prétexte de martyre. Cette here-
lie eut un grand nombre de feftateurs : elle s’étendit
lo in , & dura pendant plufieurs fiécles.
Entre les difciples de Mareion, le plus fameux
fut Apelles, qui étant tombé dans un péché d’incontinence
avec une femme, fut retranché de b
xpfi. h,r. 44- communion par fon maître, & pour fe dérober
à fa v û ë , s’enfuit à Alexandrie. Il difoir, que Dieu
avoit fait plufieurs Anges & plufieurs puiffances;
& d e plus une vertu, qu’il nommoit le Seigneur:
qu i avoit fait le monde, à l’imitation d’un monde
fuperieur, dont toutefois il n’avoit pû atteindre
la perfeftion. C ’eft pourquoi il avoit mêlé au
ften le repentir. Il difoit que J . C. n’avoit pas eu
feulement l’apparence d’un corps, comme difoit
M are ion , ni une véritable chair comme dit l’é-
vangile : mais qu’en defcendant du ciel, il s’étok
fait un corps celefte & aërien : & qu’en remontant
après fa refurreftion, il en avoit rendu chaque
partie: en forte que l’eiprit fcul étoit retourné
au ciel. Auffi nioit-il larefureftionde la chair:
& tenoit les autres dogmes de Mareion.
Il avoit des écrits qui lui étoient particuliers,
& qu’il appelloit pbanerofes, ou révélations ; c’éto
it les rêveries d’une fille nommée Philumene,
qu’il tenoit pour propbéteiTe, & que l’on croit
plûtôt avoir été polTedée. Apeiles vécut long-
Tertutt. fr s f, e,
t. & ¡0.
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L i v r e t r o i s i e ’ m e . 4 1 5
temps, & en fa vieillelTe il paroiiToit fort grave
k fort fevere, par fon âge & par fa maniéré de
vivre. Rodon dofteur catholique difputant un
jour avec lu i, & l’ayant convaincu, d’avoir dit
plufieurs cbofes mal à propos ; il fut contraint
de dire qu’il ne faut point examiner la religion :
que chacun doit demeurer ferme dans la créance
qu’il a une fois embraflee : & que ceux qui ont
mis leurs efperances en J . C. crucifié, feront fauvez,
pourveû qu’ils foient trouvez pleins de bonnes
oeuvres.
Du même temps de Mareion vivoit S. Juftin jAin ph;-
)he chrétien, dont les ouvrages font ve-
X X X V I .
philofopb
nnuuss jiuuffqquues à nous. Il étoit de la province de
Samarie, de lavilledeSichem, nommée auffi Fla-
I via, à caufe d’une colonie de Grecs, que Vefpafien
ou fes enfans y avoient envoyez : toutefois
il n’étoir pas Samaritain , mais Grec payen &
incirconcis. Il fe fit chrétien avec grande connoiffance
de caufe; après avoir eftayé de toutes les
feftes de Philofophes, comme il raconte luy-mê-
me en ces termes : D ’abord je me donnai à un Dial, cum
Stoïcien ; & après avoir pafte bien du temps avec
lui, voyant que je n’apprenois rien de Dieu , car '^‘i-
lui-même n’en fçavoit rien, & diibit que cette con-
noiSïance n’étoit pas neceftaire ; je le quittay &
m’adreflây à un Peripateticien; homme fubril,
comme il croyoit. Après m’avoir fouffert les premiers
jo u r s , il me pria de lui fixer fon faiaire,
afin que nos converiàtions ne nous fiiffenr pas
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