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E p ît r e aux
Pijyladel-
phicns.
3do H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .’
Ainfi finit Tépitre aux Romains, la plus fameufc
de toutes celles de S. Ignace.
De Smyrne il fut conduit à Troad e , oii Teyè-
que dc Philadelphie en Afie le vint trouver. Il écriv
it delà à cette églife, à celle de Smyrne, & à S. Polycarpe
dans Tépître aux Phyladelphiens. Dès la
làlutation il recommande Tunion avec Tévêque,
les prêtres & les diacres, puisil ajoute. J’ai connu
que votre évêque a receule miniftere public, non
de lui-même , ni par les bommes, ni avec vaine
gloire ; mais dans la charité de Dieu le Pere &
du Seigneur J. C. J’ai été furpris de fa douceur.
Son filence eft plus puiflant que les vains difcours
des autres. Car il eft réglé par les commandemens
de Dieu , comme une lyre par fes
cordes. C ’eft pourquoi je le félicité de là volonté
attachée à Dieu , vertueufe & parfaite : de fon
immobilité, de fon éloignement de la colere, par
la douceur du Dieu vivant. S. Ignace les exborre
eniuite à fuir les divifions & les mauvaifes doiftri-
nes , & ajoute: ce n’eft pas que j ’ayc trouvé de la
divifion entre vous : mais quelque diftinélion.
Car tous ceux qui font à Dieu & à J. C . font avec
Tévêque : & tous ceux qui fe repentiront & viendront
à l’unité de l’églife feront auifi à Dieu,
pour vivre felon J. C . Ne vous trompez pas,
mes freres. Si quelqu’un fuit l’auteur d’un fchif
me, il n’aura point de part au royame de Dieu:
fi quelqu’un fuit une dodlrinc étrangère , il ne
s’accorde point avec la paifion de J. C. Prenez
donc
L i v r e t r o i s i e ’ m e . 361
donc garde dufer d’une feule euchariftie, car il
n’y a qu’une chair de N . S. J. C. & un calice en
l’union de fon fang : un feul autel , comme un
feul évêque, avec les prêtres & ies diacres mes confrères,
afin que tour ce que vous faites , vous le
faifiez félon Dieu. Il recommande de s’attacher
aux prophètes, auifi-bien qu’aux apôtres ; puis
il ajoûte;
Si quelqu’un vous explique le judàilîne, ne Té- »•
coûtez pas. Il vaut mieux recevoir le chriftianifme
de la bouche d’un circoncis, que le judaifiue
de la bouche d’un incirconcis : mais Tun & Tautre
, s’ils ne parlent de J. C . je les regarde comme
des colomnes & des iepulchres qui portent
feulement des noms d’hommes en écrit. Il dit
encoie : Je rends grâces a mon Dieu , de ce que
j’ai la confcience nette à votre égard : & qu’aucun
ne peut fe venter, ni en fe c re t, ni en p ublic,
que j’ai éré à charge à perfonne, ni peu, ni beaucoup.
Et tous ceux à qui j’ai parlé , je prie Dieu
qu’il ne leur foit point reproché. Car encore
que quelques - uns ayent voulu me tromper felón
la chair , on ne trompe point Tefprit, qui
vient de Dieu. Il içait d’où il v ie n t , & oû il ‘ "•*-
v a , & il découvre les chafes cachées. Je criois
étant parmi v o u s , je diibis à haute vo ix : Attachez
vous à Tévêque, aux prêtres, & aux diacres.
Ils meibupçonnoienr dele dire, parce que je pré-
Voyois la divifton de quelques-uns. Mais celui
pour qui je fuis lié m’eft témoin , que je ne ■
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