
Tí
I ' l l
!}l
H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q j ; e .
naircs, que les chrétiens prenoicnt tous enlemble,
avant que dc fc féparer : chacun y contribuoit
ie lon fon pouvoir , Sc les pauvres y dévoient profiter
de l ’abondance des riches. Car c’étoit un
repas de charité , d’où vient qu’on lui donna le
nom grec d’Agape. Mais à Corinthe la divifion
des eiprits avoir paiTé jufqu’à ce repas. Chacun
apportoit fon fouper , & le mangeoit à part ;
en force que les riches en avoient trop , & les
pauvres manquant du neceiTaire, rccevoicnt de la
confufion. Pour leur faire voir la grandeur dc
cette irrévérence , l ’aporre les rappelle à Tinfti-
tution de l’euchariftie. D ’où il conc lut , que quiconque
mange ce pain , k boit ce calice indignement
, eft coupable du corps k du fang du
Seigneur : k qu’il faut s’éprouver avant que de
le prendre , pour ne pas manger k boire fon jugement.
Et c’eft , dit - i l , pour punition de ces
pechez, que plufieurs d’entre vous font malades,
k meurent. Ainf i , mes freres, quand vous vous
affemblez , attendez-vous les uns les autres. Si
quelqu’un a befoin de manger plus que les autres,
il pourra manger chez lui. Je réglerai tout le
refte quand je ferai venu.’Ces dernieres paroles
montrent qu’il ne leur écrivoit pas tout : Et on
dag. adjanuar. qu’cllcs enferment les principales cercmo-
nies de la confécrat ion, k de la diftribution dc
l ’euchariftie, c’eft-à-dirc , celles qui ont été ob-
fervées de même manière dans toute l ’églife catholique.
; L i v r e P r e m i e r . m
Saint Paul v i en t enfui t e aux effets f enf ibl c s du xtvu.
, faint Efpr i t , c omme le d on des langue s , des guér
ifons mi r a cu l e u f c s , dc prophé t i e : qui dans ces ' ........
commencemens de l’églife étoicnt répandus fi
communément fur les fideles, que quelques-uns
en tiroient vanité, k d’autres en étoient jaloux :
¡en forte qu’il étoit neceffaire de leur donner des
réglés pour en bien ufer. Et comme les Co r in- cU/«/, h ic . ho*
thicns étoient dans une des villes les plus fupcr-
ftitieufcsde la Grece, au milieu des oracles, & des
devins : il commence par leur marquer la difference
de l’efprit de Dieu , k de l’efprit malin. Les
faux prophètes des païens étoient agitez par le
démon , qui les faifoit parler malgré eux , leur
troublant l ’e fp r i t , k les mettant en fureur. L ’ef- rn.paiior.mmd.
prit de Dieu agiffoit doucement fur les vrais pro-
phetes, les éclairoit, les rendoit humbles k tranquiles
: k leur laiffoit la liberté de parler , ou de
fc taire. Une autre difference ef t , que l’efprit malin
blafphcmoit fouvent contre J. C . A ces marques
on pouvoir difcerner les efprirs, fans attendre
l’évcnemenr des prophéties.
Ici Tapôtre fait le dénombrement des graces
¡furnaturclles, mettant au dernier rang le don des
langues, que les Corinthiens eftimoicnt trop. Il
imontre que tous ces dons viennent dc la même
jiburce , qui eft Telprit de Dieu : k tendent à une
jmcme f in , qui cft l ’édification de fon églife.
(Comme notre corps a plufieurs membres pour
idiffcrcntcs foné l ions , les unes plus nobles , les
I. Cor. X I 1. 4 .
Í!
■ ‘ ’ ; !
h i \
. I ' ! |
1 j
iff
u r M
(it- y