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' à e - z é H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
tems de l’empereur Claude ayant fait plufieurs
operations m ag iq u e s, par Tart des démons qui
1e polfedoient, a été reconnu pour Dieu à Rome
votre ville impériale, a été honoré comme Dieu,
d’une ftatuë qui eft dreifée dans le Tybre au milieu
des deux p o n ts, avec cetre infcription latine :
A Simon dieu feint. Menandre, difciple de Simon
, a féduit beaucoup de monde à Antioche;
Mareion enfeigne encore à prefent, qu’il faut rcconnoître
un autre dieu plus grand que le Créateur.
T ou s ces gens fe difent Chrétiens. Nous
ne fçavons s’ils font ce que l’on raconte : de ren-
verfer des lampes, de manger de la chair humaine
, ÔL commettre d’autres abominations :
mais nous fçavons , que vous ne les perfecutez
ni ne les faites point mourir , même pour leur
doftrine.
C ’éroit une coûtume chez les payens d’expo-
fer leurs enfan s, quand ils ne vouloient pas les
n ou rrir, foit par pauvreté, foit par quelqu’autrc
tiaies.-Rep.p. raifon, & les phi ofophes mêmes l’autorifoient.
4(1. .p. 70. • Juftin'en prend occafion de parler ainfi:
N ou s croyons qu’il n’y a que des méchans qui
expofent des enfans. Premièrement, parce que
nous voyons que l’on ne les éleve la plûpart,
que pour les proftituer. On ne vo it chez toutes les
nations que des troupes d’enfans, deftinez à de
honteux ufages: que l’on nourrit comme des troupeaux
de bétail. Vous en tirez des tributs, au lieu
de les exterminer de votre empire : & ceux qui
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L i v r e t r o i s i e ' m e . 4 2 7
abufent de ces mifcrables, outre le crime qu’ils
commettent contre Dieu, peuvent abufer par hazard
de leurs propres enfans. Telles étoient les
moeurs des Romains fous un des plus fages de
leurs empereurs : encore ne dis-je pas tout ce que
faint Ju ftin en rapporte. Il continué ainfi : De
peur que quelque enfant expofè ne periflè, 8c
que nous ne foyons homicides : nous ns nous
marions, que pour nourrir des enfans, ou renonçant
au mariage nous gardons la continence
parfaire. Même un des nôtres, à Alexandrie,
pour vous perfuader que dans nos myfteres il n’y
a rien des infamies qu’on nous attribué : prefen-
ta requête au gouverneur Felix, pour permettre
à un chirurgien de le faire eunuque ; car on difoit
que cette permiifion étoit necelfaire, Felix
ne voulut pas répondre à la requête , & le jenne
homme demeura en repo§, content du témoignage
de fe coniçien,ce.
Enfin commeil faloit juftifier les Chrétien?, fur
le fujet de leurs aifemblées , & de leurs cere.mo-
nies: S. Juftin ne feint point d’en publier le fecret
, quoique régulièrement il ne fut pas permis
d’en parler, devant ceux qui n’étoienf pas Chretiens.
Il explique donc le baptême en ces termes :
Nous expoferoiis maintenant de quelle manie-
aous foijimes çonfecrez à Dieu êc renouveliez
par le Cbrift 5 de peur que l ’on ne croye
que nous le diifimulons par malice. Ceux qui
font perfuadez de Ja vérité de nôtre doftrine , de
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1.4. §, i.f.ad
L Corn, de f ie .
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