
3 6 2 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
point connu parles hommes. C ’eft Teiprit qui Ife
déclaré en dilànt : Ne faites rien fans l’évêque.
Gardez votre chair comme le temple de Dieu.
Aimez l’u n io n , fuyez les divifions. Soyez imitateurs
de Jefus-Chrift comme lui de fon Pere.
Il releve enfuite la dignité de Jeilis-Chrift & la
neceftité de là m édiation, & ajoûte : Puifque par
vos prières, & par les entrailles de votre charité,
j’ai appris que l’égliie d’Antioche dc Syrie eft en
paix : vous devez comme églife de D ie u , choifir
un diacre pour y aller en ambaflade de la part de
Dieu , fe réjoüir avec eux de leur union. Ces paroles
montrent, que ce qui avoit troublé la paix
de l’églife d’Anrioche, étoit quelque divifion au
dedans entre les fideles, plûtôt que la perfecution
extérieure des payens. Saint Ignace ajoûte : Heureux
en Jefus-Chrift celui qui fera honoré d’une
telle charge. Vou s en aurez auffi la gloire. Si vous
levou le z faire pour le nom de Dieu, il ne vous fera
pas impoftible ; comme les églifes les plus voifi-
nes ont envoyé des évêques, d’autres des prêtres,
d’autres des diacres.
Q u an t à Philon le diacre de Cilic ie , homme
d’un mérité reconnu, qui me fert encore à prefent
dans la parole de Dieu : avec Reus & Agarhopus
homme ch o ifi, qui me fuit depuis la Syrie, ayant
renoncé à la vie : ils vous rendent témoignage ;
ôc je remercie Dieu pour v o u s , de ce que vous
les avez re çû s , comme je foubaite que le Seigneur
vous reçoive ; ôc que ceux qui les ontmé-
L i v r e t r o i s i e ’ m e . 363
prifez foient délivrez par la grace de J. C. La
charité des freres de Troade vous faluë. C ’eft
d’où je'vous écris par Burrus, que les Ephefiens
ôc les Smyrniens ont envoyé avec m o i , pour me
faire honneur. Que J. C. en qui ils efperent, les
honore felon la chair. Fame, la f o i , la charité,
la concorde. Je vous faluë en J. C. notre commune
eiperance.
Dans l’épître aux Smyrniens, S. Ignace travaille
principalement à les fortifier dans la foi de l’Incarnation
, contre les heretiques Docites ou Phan-
taftiques. J’ai remarqué , d it-il, que vous êtes parfaits
par une fo y inébranlable, comme clouez à la
croix du Seigneur J. C. en chair ôcen efjarir, ôc
affermis en la charité par fon iàng ; pleinement
perfuadez , qu’il eft verirablement de la race de
David felon la chair; fils de Dieu felon la vo lon té
ôc la puiflànce de Dieu : véritablement né
d’une vierge : baptifé par Jean , pour accomplir
toute juftice : véritablement crucifié pour nous
en fa chair, fous Ponce Pilate ôc Herode le T e trarque.
Et un peu après : Il a fouffert véritablement
comme il s’eft véritablement reflufcité lui-
même : n o n , comme difent quelques incrédules,
fiu’il n’a fouffert qu’en apparence. Ils ne font eux-
mêmes qu’en apparence ; ôc il leur arrivera fuivant
leurs o p in ion s , puifqu’ils font phantaftiques ôc
démoniaques. Pour moi je fçai qu’il a eu fà chair
même après la réflirredlion , ôc je croi qu’il l’a
encore. Et quand il v in t à ceux qui étoient ayec
Z z i j
Epître aux
Smytuicns.
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