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Rom. 1.19'
131 H I ST o IR E E c C L E s I A s T I QJJE.
ajoute faint Paul,n’aïant pas rendu gloire à Dieu ,
à caufe des connoiffances qu’il leur avoit données,
& s’étant arrêtez à leurs penfées , comme iî elles
fuflcnt venues d’eux-mêmes ; ils font tombez
dans l’aveuglement ôc l’égarement d’eipnt , qui
les a jettez dans l’idolatrie. Ce qui fcmble convenir
particulièrement aux fages des Egyptiens,
dont les Grecs avoient-pris la plupart de leurs
fupcrftitions. En punition de ces crimes, Dieu les
a ivrez à leurs propres paillons, qui leur ont fait
commettre des infamies abominables , ôc abufet
de leurs corps par toutes fortes d’ïmpudicitez. Ce
qui étoit commun à tous les idolâtres ; & fe voit
particulièrement dans les difcours de Socrate,&
dc fes difciples. C c renverfement de raiion &
ce dérèglement du coeur , même dans les plus fages
, a attiré tous les vices donc l’apôtre fait ici
le dénombrement ; & il ne dit rien qui ne fût
alors commun à Rome , ÔC dans la cour de Néron
; celle que Tacite l ’a décrit. Cependant la lumière
naturelle dc la raifon n’étoit pas éteinte
dans ces païens iî corrompus, quand il s’agiiToic
de juger les aéâions des autres , en qui ils con-
damnoient tous les vices aufquels eux - mêmes
étoient fujets ; fur-tout les philofophes , qui s’éta-
bliftoient juges des moeurs.
L ’apôtre vient enfuite aux Juifs,& les humilie
en décrivant leur orgueil Ils .s’atrachoient à leur
nom de Juifs, ou d’Ifraëlites ; ils fcrepoloient fur
leur loi ; ôc ne s’en iervoient pas pour la prati-
L i v r e P r e m i e r . 133
■A quer , mais pour l’admirer & la loüer ; mépri-
fint ceux qui n’avoient pas dc iî belles connoif-
finces. Ils le glonfioient en Dieu , d’une gloire
humaine, qui ne fe rapportoic pas â lu i , mais à
eux ; pour dire qu’il étoient fon peuple choifi ôc
bien-aimé : au contraire, ils le deshonoroient en
violant fa loi, qu’ils élevoient fi haut par leurs paroles.
Les Juifs n’avoient donc aucun avantage
furies gentils du côté du mérité : ils n’étoient pas
plus dignes de la grace de l’évangile ; puifque tous
Juifs & gentils étoient également enveloppez dans
le péché ; & que tous fans dif t indion , avoient ni. 13.14,
befoin de la puiffance de Dieu , pour être jufti-
iiez gratuitement par fa grace , en vertu de leur
foi cn J. C . Il explique comment la foi feule it.4.i;
eft le principe de la juftification , fans que Dieu
ait égard aux oeuvres précédentes ; puifqu’aucre-
mcnt ce feroit une récompenfe , ôc non pas une
grace.
Puis il revient à ce qui réiinit les Juifs & les
Gentils dans la même églife. Ce ne font pas feu- it. h. n;
: Icment les enfans d’Abraham, felon la chair, ni
ceux qui font circoncis comme lui , qui font fauvez
; mais les enfans de ia promeiTe , ôc les imi- i». 8.
tateurs de fa foi. Donc les Juifs ne doivent pas
méprifcr les gentils. Les gentils , non plus , ne
: doivent pas méprifcr les Juifs , quoique le gros
de la nation foit réprouvé : parce que cette nation ïi. is, if,
eft la racine ôc le tronc fur lequel l’églife des
gentils eft entée : enforte qu’elles ne font qu’une
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