
X L V . chez m o i , & m’écant ailis fur un hr ; je vis entrer
PiiCcpusduPar homme d’un vifage venerable en habit de paf,
Tertull. de Orat. teuf : couvcrt d’un manteau blanc , avec une pa,
netiere qui pendoic de fes épaules, & un bâton à
fa main. Il me falua, je lui rendis fon falut ; iis’a f
fic auprès de moi , & me dit : Je fuis envoïé par
cet ange venerable , pour habiter avec toi le refte
de tes jours. Je crus qu’il étoit venu pour inc
tenter, & Im dis : Qui êtes-vous donc ? Car je fçai
à qui j ’ai été confié. Il me dit : tu ne me connois
pas. Non , lui dis-je. Je fu i s , d i t - i l , ce pafteur à
qui on fa confié. En parlant, il changea de figure,,
Sc je le reconnus pour mon gardien. J’eus de h
confufion , dc la crainte & de la douleur, de lui
avoir répondu iî imprudemment. I lmedi t : Prens
courage par les préceptes que je vais te donner.
Car je fuis envoïé pour ce montrer encore tout ce
que tu as déjà vû. Ecris donc premièrement mes
préceptes Sc mes fimilitudes. Le refte tu l’écriras
comme je te le montrerai. Je t’ordonne d’écrire
d’abord mes préceptes Sc mes fimilitudes : afin
que les rclifant de temps en temps, tu les gardes
jIus aifément. Je les ai donc écr i ts, comme il me
’a ordonné. Si vous les obfervcz , & les executez
d ’un coeur pur, vous recevrez du Seigneur ce qu’i!
vous a promis. Si aprèsles avoir oui, vous ajoutez
encore à vos pechez , au lieu de faire pénitence,
le Seigneur vous cnvoïera des adverfitez. C ’eft ce
que m’a ordonné d’écrire ce pafteur, ange de pe-
Hitence.
L I V R E S e c o N D . 191
Après cetre préface fuivent les préceptes au
nombre de douze , qui font comme autant de
chapitres, contenant les principales réglés de la
morale chrétienne. Et c’eft en cette v i f io n , oû
l’ange fe montre en forme de pafteur, que ce nom
a été donné à tout l’ouvrage d’Hermas. Car c’cft
toujours cet ange qui parle dans ce fécond livre
& dans le troifiéme : fouvent Hermas fait des
queftions, Sc l’ange lui répond. Dans le quatrième
précepte , il donne fes réglés fur le mariage. Si la Mand.
femme chrétienne a commis adultère ; tant que
fon mari l’ignore, il n ’eft point coupable de vivre
avec elle. S’il le fç a i t , Sc qu’elle n’ait point fait
penicence ; vivant avec elle il participe â fon
crime. Il doit donc la quitter , Sc demeurer feul ;
s’il prend une autre femme , il commet lui-même
nn adultéré. Que fi la femme fait penitence, &
veut revenir â iui ; il doit la recevoir, autrement
¡1 feroit un grand péché ; mais il ne doit pas la re-
■ccvoir plufieurs fois. Car il n’y a qu’une penitence
pour les ferviteurs de Dieu. Ce qu’il dit fuivant
i’ufage ancien de l ’églife , qui n’accordoit qu’une
fois la penitence publique des grands crimes. Il
ajoute, que Tadultere eft égal dans l’homme &
dans la femme. Il approuve les fécondés nôccs,
en difant, qu’après la mort du mari ou de la femme
, fi le furvivant fe remarie , il ne pcche point ;
mais que s’il demeure feu l , il acquiert un grand
honneur devant Dieu.
J ’ai oüi dire à quelques dodeurs, dit Herma s ,
O o ij
Cotehy..
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