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nutrs martyrs.
All. 5 4 ,
J'ac. XV. annal.
S n c t. K e r . c. 38.
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p. 178-. •
188 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
^ J La dixième année de Nerón , foixante & quaâ
incdiaicàRo- triémede J. C . le dix-neuviéme de Juillet , le feu
' ” P" prit à Rome par des.boutiqucs du grand cirque, &
dura pendant fix jours. De quatorze regions, ou
quartiers qui compofoient la ville,il n’en rcfta que
quatre d’entiers; trois furent entièrement ruinez:
dans les fept autres il demeura quelques reftcs de
maifons brûlées. Néron étoit alors à Antium : il
laiÎa pour conf tant , que c’étoit lui qui avoit fait
JtûlerRome, pour avoir le plaifir de voir un beau
feu , de la rebâtir enfuite plus magnifique , & dc
lui donner fon nom. Pendant le fort de l ’incendie
, il prit un habit de theatre , & monta fur un
lieu élevé , d’oû il pouvoir voir le feu : & en cet
état il chanta la prife de T roie.
Il donna toutefois du fouhigement au peuple
il leur ouvrit des lieux
affligé de cet accident
de retraite
leur fit dreffer des cabanes , fournit
les meubles, & donna du bled à bon marché. Il
fit confulter les livres des Sybi l les, faire des facrifices
, & diverfes ceremonies pour appaifer les
dieux. Mais tout cela ne fuffifoit pas pour faire
ceffer les bruits fâcheux qui couroient. Néron
voulut donc donner un objet à la haine publique
, & accufa de cet incendie les chrétiens ,
qui étoient odieux , comme faifant profeflion
d’une fuperftition nouvelle , & qui les engageoit
à des maléfices. Car on les accufoit confufé-
ment de plufieurs crimes, fans examiner la veri-
îé. On en prit donc d’abord quelques uns , qui
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L i v r e s e c o n d . 189
fe confeiToient chrétiens ; & enfuite une grande
multitude que l’on-fic mourir , comme convain-
cus,non de cc crime d’incendie,mais d’etre odieux
au CTcure humain. On joignit à leur fupplice de
cruelles mocqueries. On les couvroit dc peaux.de juven.fit.i.fi.r,,
bêtes pour les faire déchirer par des_ chiens ; on
les attachoit à des croix , ou à des pieux, qui leur
perçoienc la gorge pour les tenir droits. On les
revGoit de tuniques trempées de poix , ou d’autres
matières combuf t ibles, puis on y mettoit le
feu : en forte que les patiens fetvoient comme
de torches pour éclairer pendant la nuit. Néron
en fit un fpeétacle dans fon jardin , oû lui-même
conduifoit des chariots âla lueur de ces fiainbcaux
fifuneftcs. Le peuple Romain en avoit pitié,quoi--
qu’il crût les chrétiens criminels , &c dignes des
derniers exemples ; les regardant comme immolez
à la cruauté d’un feul homme, plûtôt qu’à l ’u-
' tilité publique. Ce fut la premiere perfecution des Tertnii. apoi. c.¡.
\ empereurs contre les chrétiens ; & ils faifoient
; gloire d’avoir commencé à être condamnez par
; Néron ennemi dc tout bien.
; Vers le même tems le roi Agrippa ôta le
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Í pontificat à Jefus fils de Dannée , & le donna à
: Jefus fils de Gamaliel ; ce qui caufa une gran-
i de divifion entr’eux. Ils joignirent à leur parti
des hommes hardis, Sc cn vinrent fouvent aux
i pierres , après les injures. Il y avoit auflî d’autres
: fadions, dont les chefs étoient Ananias , confi-
; derable par fes richeffes, Caftobar & Saül , tous
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