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TU. 7.
106 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
mariées font obligées à prendre foin defe plaire
l ’un à l’autre , ion t partagées entre Dieu &c le
mon d e , & expofées à plulieurs affliétions temporelles.
D ’ailleurs le temps eft court , la figure
de cc monde paile, & il n’eft permis de s’attacher
à rien de ce qui paiTe avec lui. Saint Paul témoigne
affez qu’il gardoit lui-même la continence
3 lorfqu’il dit ; Je voudrois que vous fuftiez
*• tous comme moi : k enfuite : Je dis à ceux qui ne
font point mariez, k aux veuves; Il leur eft bon
de dci»eurer en cet état, comme j’y demeure.
O n voit ici la force de la prédication de l’évangile
: d’avoir pû introduire une lî haute per-
fedlion dans une ville lî corrompue. Car il y avoit
Atlrn. u'b.xm f. à Corinthe un temple dc Venus, dont dépendoient
’ ’ plus de mille efclaves proftituées, que diverfcs
per fonnes, hommes k femmes avoient données
à la déeffe ; à qui toute la ville étoit dédiée. Il
étoit ordinaire de lui vouer de telles offrandes.
Ces femmes de Venus étoient cmploïées aux occafions
importantes, pour implorer le fecours dc
la déeffe : elles étoient célébrées par des monu-
mens publ ic s , & par les vers des poètes les plus
illuftres. Elles caufoient une grande dépcnfe aux
étrangers : d’où vint le proverbe : Qti’i n’appar-
tenoit pas à tout le monde d’aller à Corinthe.
C ’étoit donc déjà beaucoup , pour des C o r in thiens
, de les réduire aux bornes dc la chafteté
conjugale. Mais S. Paul les mene à la continence
parfaite dans la viduité , où le célibat, k jufqu’à
Strahon. l i i .
L i v r e P r e m i e r . 107
la virginité. Il s’y trouve un feul crime , grand à
i la venté ; mais il les en humilie tous ; toute l’E-
glife s’en afflige , de telle forte qu’il eft enfuite
' obligé de les confoler.
Quant aux viandes immolées, il dit: Nous fçavons
que les idoles ne font rien , puifqu’il n’y a
qu’un Dieu : mais quelques-uns par ignorance font
fcrupule de manger de ces viandes comme im-
I mondes. Prenez donc garde , vous qui êtes plus »
I éclairez , de ne pas fcandalifcr les foibles , par la
liberté que vous vous donneriez de manger des
viandes immolées, k de porter les autres à en
manger contre leur confcience. Ainf i quoique les
idoles ne foient rien , toutefois parce que ce qui
leur eft immolé eftconfacré aux démons, vous uc
devez pasenmangerquand vousleconnoiffezpoui-
tel : puifque vous ne pouvez en même tems participer
à la table du Seigneur, c’eft-à-dire à fon corps,
& à la table des démons. Mangez de tout ce qui
fe vend à la boucherie ,fans vous informer d’où
il vient. Si un infidèle vous in v i t e , mangez tout
ce qui v o u s ie r a le tv i , mais fi quelqu’un dit: Ceci
aété'immolé aux idoles : n’en mangez pas, de peur
dc le fcandalifer. Nous ne devons pas feulement
regarder ce qui nous eft permis, mais ce qui eft
expedient pour le falut des autres.
Il prouve cette maxime par fon exemple. Je
pourrois, d i t - i l , me faire donner les choies nc-
eeflaires à la vie , k me faire fervir. Je pourrois
mener avec moi une femme d ’entre nos foeurs,
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VIII. 4.
X. 25. 26
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