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X30 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
procLirer la paix , & ce fut un fpeétacle horrible
de voir ces deux pontifes, peu auparavant revetus
des ornemens facrez , & adorez même par les
étrangers qui venoient de tous côtez à jeruialem ;
cxpofez alors tout nuds en proie aux chiens &
aux autres bêtes.
Les zélateurs & les Iduméens maiTacrerent en-
fuite une infinité dcmenu peuple, félon qu’ils les
rencontroient ; mais pour les plus nobles & les
dus jeunes, ils les mettoient en prifon, efperant
es*actircr à eux ; & quand ils defefperoient de les
gagner , ils les faifoient mourir , après leur avoir
liv.y.c.ï.p.n}. fait fouffrir toutes fortes de tourmcns. Ils en firent
périr ainfi douze mille, & les laifferent fans fépiil-
ture ; à peine ofoit-on la nuit jettcr avec les mains
un peu de pouffiere fur ces corps. La fraïeur du
peuple étoit telle , qu’ils retenoient même leurs
gémiffemens & leurs larmes , finon lorfqu’ils
étoient bien enfermez, & après avoir regardé de
tous côtez fi perfonne ne les écoutoit.
Les zélateurs pour garder quelque apparence
de formalité contre un perfonnage de grand mérité
ôz fort riche,Zacharie fils de Baruch, affcm-
blerent foixante ôz dix juges, Sz Taccuferent d’avoir
voulu livrer la ville aux Romains. Il fe défendit
gcnereufement, leur reprochant leurs crimes:
Sz comme ils n’apporcoient aucune preuve de
ce qu’ils difoient contre lui , il fut abfous tout
d’une voix. Alors les zélateurs s’écrièrent contre
les juges, Sz deux d’entr’eux s’approchant de Zacharie
, le tucrent au nhlieu du temple,en lui difanc
: Voi là notre fenrence-, ôz cette abfolution
cil plus sûre ; puis ds le jetterent dans le précipice
qui étoic proche, ôz chafferent les juges honteu-
fanent. Les Iduméens voi'ant ces maniérés d’agir ,
commencèrent à fc repentir d’être venus, principalement
quand ils apprirent quelatrahifon dont
on accufoit les principaux citoïens , étoit une
pure fuppofition. Ils délivrèrent deux mille de
ceux que les zélateurs tenoient en pnfon : puis
ils fortircnt de. Jerufalem, ôz fc retirèrent chez
eux.
La retraite des Iduméens laiffant les zélateurs
plus libres, les rendit plus furieux. Ils tuerent les
plus nobles ôz ies plus braves du parti contraire;
entre autres Gorion ôz Niger. Enfin il n’y avoir
perfonne contre qui ils ne trouvaffent quelque
prétexte pour le perdre. L’un les avoir autrefois
choquez avant la guerre : l’autre étoic un g lorieux
, parce qu’il ne s’approchoit pas d’eux ;
l’autre s’en approchoir trop faraiheremenc : celui
qui les ménageoi t , vouloir k s trahir ; ôz le châtiment
de to u s , fans diftindtion , étoit la mort.
Plufieurs pourfe tirer de leurs mains, s’alloient
rendre à Vefpafien ; mais ils mirent garde aux
portes ôz aux chemins. Vouloir paffer chez les
Romains, devint bien tôt k plus grand crime ;
& CCU.X qui en étoient feulement foupçonnez,
étoient tuez, s’ils ne rachetoient leur vie. On défendoit
de leur donner la fépulcure , ôz k s che-
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