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48 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i qjj e .
etoicnt toûjours oppofées , ik les Grecs étoient
les plus forts ; mais alors les Syriens foutcnus par
les Juifs prirent le deifus. Les Grecs cherchèrent
à les divder , & s’étant réiinis eux - mêmes avec
les Syriens, ils fe jetterent tout d’un coup fur les
J u i f s , &c en tucrent plus de 50. mille. Les amis
& les voifins en fauverent par pitié quelques-uns ,
qui fe retirèrent àCtcfiphon,ville grecque voifine
de Seleucie , croïant y être plus en sûreté , par
le refjicél; du roi des Parches , qui avoient accoû-
tumc d’y paiîeiT’hivcr. Cependant tous les Juifs
des environs étoient dans des allarmes continuelles
J puifque tous les Syriens, c’cft à-dire, tous les
naturels du p a ïs , confpiroient à leur ruine avec
les Selcuciens. C ’eft l'état oû fe trouvoient les
Juifs dans cette partie de l’Orient : & la vengeance
divine commençoic à éclater contre eux de
toutes parcs.
L’empereur Caligula s’étant rendu infupporta-
ble par fes cruautcz ôc fes extravagances, fut tué
le 14 . jour de Janvier , l’an 41. de J. C. Il étoic
dans la vingc-neuviémc année dc fon â g e , &c la
jof.îix. aniiq. quatrième de fon regne , aïant commandé pendant
crois ans &c dix mois. Ce fut Caffius Cherea
tribun des foldats prétoriens, c’eft-à dire , de fes
g ardes, qui le prit dans un paifage fouterrain ,
comme il regardoit de jeunes gens dcftinez an
theatre. On le perça dc trente coups : fa femme
Cefonia fut ruée par un centurion d’un coup
d’épée .au travers du corps , &c fa fille , encore
enfant,
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M o it de C a lig
a la . Clau de
c ra p a e u r .
S u e t. iii C a io c .
Tî .
pf. XI!C.
C. î . 3.
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L i v r e P r e m i e r .' 4 9
en fa n t , écrafée contre une muraille. Sa memoire
fut condamnée comme d’un tyran. A fa place
fur reconnu empereur fon oncle Tiberius C lau dius
Drufus Cermanicus fils de Drufus , fils de
l’imperathce Livie. Il étoit âgé de cinquante ans ,
& en régna treize. Il avoit de l ’étude & de bonnes
inclinations ; mais il étoit abftrait & indifferent
, jufques â l ’infenfibilité : fes femmes ôc fes
affranchis le gouvernoicnt.
Ce ne fut pas fans difficulté qu’il fut reconnu
empereur ; le fenat vouloit rétablir l’ancienne liberté
: ôc le roi Agrippa qui fe trouvoit alors à
Rome , rendit à Claude quelque fervice en cette
occafion. Auffi dès qu’il fut empereur, il lui confirma
le roïaume , que Caligula lui avoit donné :
y ajoûtant tout ce qui avoit été fous l’obéïffance ^
d’Herode fon a ïe u l , c’eft-à-dire la Judée & la Samarie,
comme un bien de fa famille, ll lui donna j,.. ra. ia. •.
auflî les honneurs confulaircs ; ôc à fon frcre
Herode la dignité de préteur ôc le roïaume de
Calcide en Syrie ; cet Herode époufa Berenice fa
nièce fille d’Agrippa.
Les Juifs d’A exandric prirent courage à la
jnort de Caligula. On dit que Philon le chef de
leurs députez , lut à Rome , en plein fenat , la
relation qu’il avoit faite de fa députation ôc des
folies de Caïus ; & qu’il en acquit tant d’eftime ,
que fes ouvrages furent mis dans les bibliothèques.
A Alexandrie ils fe releverent tellement, p f
qu’ils en vinrent aux armes aves les païens. L ’em- ^
Tome / . G
J o f . XÎX. antiq.
X X Î I .
J u i fs m ic u î
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Eufek. u . kiß. i,
17-
XIX. anttff!.
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