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5 02 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
près du tems de la guerre de Troye. Or on fçait
combien Salomon eft depuis Moïfé. Enfin Pto-
lomce des Mendes en Egypte mettoit la fortie des
Ju if s , ibus la conduite de M oïfe, du tems du roi
Amofis ; qui fé rapportoit à celui d’Inaque premier
roi d ’Argos j depuis lequel il y a vingt generations
juiques à la guerre de Troye ; c’eft-à-
dire quatre cens ans : ce qu’il prouve encore par
la fuite des rois d’Athenes & de Maccdoine. Il
montre que Moïfé eft plus ancien que les auteurs
G r e c s , plus ancien qu’Honiere , dont il
refte quelque mémoire : & marque le tems de chacun,
des legiilateurs & des iàges de la Grece. Il
conclud ainfi fon ouvrage : Voilà , ô Gre cs, cc
que j’ai écrit pour v o u s , moi Tatien féélateur de
la philoibphie des barbares , né en Affyrie : inftruit
d’abord de votre doétrine, enfuite de celle
dont je fais profeilion. Je connois maintenant
qui eft Dieu , & quel eft fon ouvrage': & je me
reprefente devant v o u s , pour l’examen de mes
d ogmes, à la charge de ne jamais renoncer à vivre
félon Dieu.
De la maniéré dont Tatien parle en cet ouvra-
HercfiedcTa- gg jg Ju ftin , il patoît qu’il étoit mort : &
ce fut depuis ià bienheureufé m o r t, qu’arriva la
chute de Tatien. Car voulant être le dofteur des
autres, & fé laiflànc emporter à la vanité, il tomba
dans les erreurs de Valentin, de Mareion &
de Saturnin , tant qu’il fut à Rome il ne montra
point fes erreurs : mais étant retourné en
VIII.
t u f , T . ri. 1 9 ,
L i v r e q u a t r i e ’ m e . 503
Orient,il prêcha à Dapbné près d’Antioche ; en
Cilicie & en Pifidie. Il difoit qu’Adam n’étoit pas
fiu v é , & relevoir tellement la continence, qu’il
traitoit le mariage de corruption & de débauche.
Auifi fes féélareurs furent-ils nommez Encratites.
ou Continents. Ils s’abftenoient de la chair des
animaux & du vin , dont ils ne fé fcrvoient pas
même dans Teuchariftie : d’où vient que fes difciples
furent aufii nommez Hydroparaftates ou
Aquariens. Il diibit que la loi étoit d’un autre
Dieu que Tévangile. On dit qu’il avoit eu la har-
dieiTe de changer quelques mots dans S. Paul, prétendant
corriger laconftruélionde fon difcours.
Il avoit joint les quatre évangiles en une fuite de
diicours, par une eipece de concordance, que Ton
nommoit en grec Diatefaron. Mais il en avoit retranché
les généalogies, & tout ce qui fait voir
que N . S. eft né de David félon la chair.
Un nommé Severe enchérit ibr les erreurs de
Tatien : fes féétateurs furent nommez Severiens.
Jules Caifien difciple de Therefiarque Valentin,
fé joignit auifi à Tatien. Ge Caifien fut chef
de Therefie des Docites: qui difoient que Jefus-
Chrift n’avoit pris qu’un corps phantaftique,
ou apparent. Il écrivit un livre de la continence:
oü il apportoit un paifage du faux évangile félon
les Egyptiens, qui faifoit parler J . C. avec Salomé
, pour detefter le mariage. Expliquant la
Genefé il diibit : que le fruit défendu étoit
le mariage , & les habits de peaux, la chair bu-
A p u d Te rtull,
p rdf. c . 52 .
Epiph, hdr. 4 6 .
47*
C lem .A le x 1 1 .
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