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4 i 8 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
perlüadez que perfonne ne nous peut faire du mal,
tant que l’on ne pourra nous convaincre d’être
des malfaifteurs. Vous pouvez nous faire mourir,
mais vous ne pouvez nous nuire. Et afin que l'on
ne croye pas que ce difcours eft tcmeraire ; nous
prions que l’on informe exaftement des crimes
cpe l’on nous objefte. S’ils font prouvez, qu’oii
nous punifle comme ils méritent, & meme p usti-
goureufement : fi on ne trouve en nous rien à reprendre,
la droite raifon ne veut pas que vous
maltraitiez les innocens, à caufe d’un faux bruit:
ou plûtôt que vous vous faffiez tort à vous-même,
cn puniflant par paffion, & non par juftice. La
forme légitime des jugemens, eft que les fujets
rendent un compte fidele de leur vie ôc de leurs
difcours : & que les princes jugent non par violence
& par tyrannie, mais fuivant la pieté &la
fagelfe. C ’eft donc à nous à expofer à la vûë de
tout le monde notre vie Sc notre doftrine, de
peur que nous n’ayons fujet de nous imputer les
crimes que l’on commet contre n o u s, par ignorance.
C’eft à vous à nous montrer , que vous
êtes de bons juges. C a r, fi après certe inftruftion,
vous n’agiftez pas juftement, vous n’aurez plus
d’excufe devant Dieu.
Il montre enfuite l’iniuftice qu’il y a de condamner
les chrétiens fur leur feul nom: enforte
qu’il fuffit de l’av o ü e r, pour être réputé convaincu
, Sc de le nier pour être abfous, quoique plufieurs
portaifent à tort ce nom: ne fuivant point
L i v r e t r o i s i e ’m e . 4 1 9
jes préceptes de J . C. comme il y avoit plufieurs
philoiophes, qui ne l’étoient que de nom. Il dit
que les démons, auteurs de l’idolatrie, ont procuré
la mort de Socrate, qui les combattoit par
la raiibn : & perfecutent de même les chrétiens,
dilciples de la raifon incarnée, qui eft J . C. Il ajoûte
: Parce que nous n’adorons que ces démons,
on nous nomme athées, Scnous demeurons d’accord
dc l’êrre à l’égard de tels Dieux : mais non à
i’égard du vrai ' Dieu , pere de la ju ftice, de la
chafteté & de toutes les autres vertus, fans mélange
d’aucun vice. Avec lui nous honorons Sc
adorons le fils qui eft venu de lu i , & nous a enfeigné
toutes ces veritez Sc l’efprit prophétique.
Il marque que la vie éternelle en la compagnie
dc Dieu, eft leur unique efperance, Sc qu’ils attendent
un jugement 'après la mort : qui fera
exercé ; non par Radamante Sc M in o s, comme
Platon av o it dit : mais par J . G. devant qui les
hommes feront prefentez en corps Sc en ame, ôc
les coupables punis d’une peine éternelle. Il allégué
fouvent les philofophes & les poètes, à caufe
de la grande autorité qu’ils avoient chez les
payens: leur montrant ainfi, que la doftrine de
J . C. n’étoit pas abfurde ou incroyable.
Il dit encore : Quand on vous d it , que nous
attendons un roïaume ; vous croyez làns dif-
cernement, que nous parlons d’un roïaume humain
: au lieu que nous parlons de celui dc
Dieu. Cc qui eft clair par la confeffion que nous
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57. A.
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