
I.
H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
N d c corps morts. Eleazar 6c fes gensfubfiftoient;
des oblations qui étoient cn rélerve dans le temple
; &c ne feignoicnt p o in t , non feulement d’en
manger fans être purifiez, mais d’en prendre avec
excès, & des’enyvre r fouvent .Te l le é to i t la pieté
de ces zélateurs.
Jof. V. Bdi. C.6. Ti te vint d’Alexandrie à Cefarée , où il aiTcm-
bla fon armée compofée de quatre légions, & des
troupes auxiliaires des rois voifins. Enfuite il marcha
à Jerufdem , & campa jufqu’à fix ftades ou
un quart de lieue delà ville. C ’étoit un peu avant
la pâque : ainfi une multitude innombrable s’y
trouva renfermée , ôc confuma en peu dc temps
ce qu’il y avoit de vivres. La pefte s’y mi t , & en-
fuice la famine. Le jour des aziraes, qui étoit le
quatorzième d’A v i i l , ou de Xancique, cette année
ioixa'nte & dix dc J. C . Eleazar qui tenoit le
dedans du temple , ouvrit les portes au peuple
qui vouloir adorer Dieu. Jean , chef de l’autre
parti des zélateurs , profita de l’occafion , ôc fit
entrer avec le peuple de fes gens qui n’étoicnt
point purifiez & avoient des armes cachées.
Etant encrez , ils les firent paroître : tuerent plufieurs
des zélateurs d’Eleazar , ôc fe rendirent
ihid. c.i6 maîtres du dedans du temple. Ainfi toute la faction
des zélateurs revint au parti de Jean. Ils
étoicnt huit mille quatre cens ; ôc le parti de Si-
iiu.c.7. mon , qui tenoit la ville, étoit de dix mille Juifs,
ôc cinq mille Iduméens. Ccsdeux partis, quoique
divifez en t f eux , fe réuniiToienc contre es Romains.
Tite
A n . 7 7 .
J o f V. 0011. c. u
f fO.
I Tite s approcha de la ville, & y entra par une
I breche le troifiéme May ou d’Arcemifius. Il fe
I trouva maître de toute la partie feptentrionafe,
I jufqu’â la vallée de Cedrón. Mais de ce côcé-là Jc-
1 riifalem avoit trois murailles. Cinq jours après,
i Tite fit encore une breche â la fécondé enceinte \
I gagna la j i l l e neuve , ôc vint à la troifiéme mu-
^ nille ôc à la tour Antonia. Il y demeura du tems;
c ir les Juifs firent fut lui des forties, ôc brûlèrent
1 s machines. Il tenta toutes les voies de la dou-
í ccLir, & fit parler aux affiegez par Jofeph l’iiifto-
I ■ ncn ; mais inutilement. Il ne put toucher les fac-
Í ' deux. Quelques-uns du peuple s’enfuirent , &
I Tite leur permit d’aller oû i s vouloient. Mais
î I Jean & Simon faifoient garder les portes : en
if : force qu’il n’étoit gueres plus facile aux Juifs dc
I ■ fortir de Jerufalem, qu’aux Romains d’y entrer.
{ ^ La famine étoic déjà grande au dedans. On
, ne voioit plus de bled ; ôc les faéfieux fe jettoient
; I dans les maifons pour les foüillcr. S’ils en trou-
[ voient, ils frappoient pour Tavoir celé : s’ils n’en
trouvoient pas, ils tourmcntoient pour Tavoir
tiop bien caché. Ils jugeoient à Tinfpedtion des
perionnes, que ceux qui fe foucenoient encore ^
avoient des vivres cn abondance. Plufieurs vendoient
en cachete leurs heritages, pour une me-
fure de f romen t , & les pauvres pour de Torge.
Puis s enfermant dans le plus fecret de leurs mai-
ions , les uns mangeoient le grain tout crû, les
autres en faifoient du p a in , fcloh qu’ils étoient
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Y . B e l l c. 2
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