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i o 4 H i s t o i r e E c c l e s i a s T i q^ie.'
merite:mais je ne dois périr que de ma main. Alors
il regarde toute fa famille avec des yeux égarez. Il
prend fon pere par fes cheveux blancs, & le perce
de fon épée ; puis fa mere qui n’y réfifta pas : puis
fa femme Sc fes enfans , qui alloient preiqûe au-
devant des coups. Enfin il éleva le bras,pour mieux
faire remarquer une fi belle aélion , Sc s’enfonça
danslefein fon épée jufques aux gardes.Telle étok
la fureur des Juifs.
L ’exemple de Scythopolis anima les autres
villes. A Afcalon on tua deux mille cinq cens
Ju i fs , à Ptolemaïde deux mille. On en tua plufieurs
à T y r , Sc on cn mit la plûpart aux fers II
n’y eut qu’Antioche , Sidon Sc Apamée qui les
épargnèrent : mais à Alexandrie le maiTacre fut
grand. Le peuple étoit ailemblé dans l’amphithea-
tre , pour délibérer fur une députation qu’ils de.
voient envoïcr à l’empereur. Il s’y trouva plufieurs
Juifs. Leurs advcrfaires les voïant , s’écrièrent
tout d’un coup , que c’étoit des ennemis &
des efpions : Sc cn même tems ils fe jetterent
fur eux. Les Juifs s’enfuirent. On en prit trois,&
onlestraînoit comme pour les brûler vifs. Tous
les Juifs vinrent au fccours. Ils commencèrent
par jetcer des pierres aux Grecs , puis prenant des
flambeaux , ils coururent à l’amphiteatre, à def-
fein de brûler tour le peuple qui y étoic ; Sc l ’au-
roient f a i t , fi Tibere Alexandre , gouverneur de
la vi l le, ne les eût retenus. Il leur cnvoïa dire,
qu’ils priifent garde de ne pas irriter les troupes
L i v r e s e c o n d . lo y
Romaines : ils ic moquèrent dc fes a v i s , Sc lui dirent
des injures à lui-même. Alors il lâcha fur eux
les deux légions qui étoient â Alexandrie 3 Sc cinq
cens foldats de L ybie , qui s’y trouvèrent par ha-
zard. Il leur donna ordre , non-feulement de les
tuer , mais de piller leurs biens, Sc de brûler leurs
nmifons. Les foldats les attaquèrent dans le Delta
d’Alexandrie , qui étoit leur quartier. Les Juifs fe
défendirent autant qu’ils purent , avec cc qu’ils
avoient dc gens les mieux armez. Mais enfin ils
plièrent ; Sc les Romains les tucrent fur la place,
& dans leurs maifons, fans dif tindion d’âge , ni
de fexc : en forte que tout le quartier nageoit dans
le fang,& que les corps entaifez montoient jufques
au nombre de cinquante mille. Alexandre par pitié
conferva le refte. Les foldats Romains , accoutumez
à l’obéiifance , fe retirerentauiîi- tôt : mais
il fut bien difficile d’arracher le peuple d’Alexandrie
d’autour de ces corps morts , tant il haiiToic
les Juifs.
Ceftius Gallus gouverneur de S y r ie , voïant x v n i .
par routles Juifs en armes, crut ne pouvoir plus diGlTceLG
demeurer en repos. Il partit d’Antioche avec IhM .u. bm. c,
douzième légion , les troupes auxiliaires des rois
Antiochus Sc Agrippa,& quelques autres. Agrippa
l’accompagnoit en perfonne: & comme il con- ,
noiiToit mieux le païs, il fervoit de guide. Ceftius
s’avança à Ptolemaïde , Sc enfuite à Cefarée,d’ovt
i! envoïa un détachement contre Joppé. Elle fut
prife Sc brûlée , & on y tua tous les Juifs au
C c iij