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80 H i s t o i r e E c o l e s i'a s t i q u e ,
& les magiftrats les firent battre de verges , après
avoir déchiré leurs habits : puis on les mit en prifon
, & on les recommanda augeolicr,quileurmit
les pieds dans des ceps.
A minuit S. Paul &_SiIas prioient & loiioient
D i e u , & les prifonniers lesentendoicnt. Aulli- tôt
i lfurvintun tremblementde terre, les fondcmens
de la prifon furent ébranlez , les portes s’ouvri-
r e n t , les chaînes fe rompirent. Le geohcr vouloit
fe tuct , croïant que tous les prifonniers s’étoient
enfuis. Saint Paul lui cria : Ne vous faites point
de mal, nous voici tous. On apporta de la lumière.
Le geôlier fe jetta en tremblant aux pieds dc
faint Paul Sc de Silas, demandant ce qu’il devoir
faite pour être fauve. Ils i’inftruifircnt & le ba.ti-
ferent la nuit même avec toute fa maifon. Lui de
fon côté lava leurs plaies, leur donna à manger ,
Sc fe réjoiiit aveceux. Le lendemain les magiftrats
envoïerent des lidteurs ou huiftiers portant des
faifceaux de verges , avec ordre de les délivrer.
Mais faint Paul dit : ils nous ont écorchez en public
f ins forme de procès, puis nous ont envoïcz
en prifon , nous qui fommes citoïens Romains ;
Sc maintenant ils nous mettent dehors en cachette.
Il n’en fera pas ainfi. Q u ’ils viennent nous en
tirer eux-mêmes. Les magiftrats aïant apprj^ qu’ils
étoicnt citoïens Romains eurent peur , & vinrent
leur faire cxcufe,&les prier defe retirer dc la ville.
Au fortir de la prifon i s allèrent chez Lydie , con-
folerenclcs freres, & partirent.
De
L i v r e P r e m i e r . 81
De Philippi , faint Paul Sc fes compagnons as. xvk.
paiferent à Àmphilopolis Sc à Apollonic , Sc vinrent
à Theifalonique capitale de la Macedoine.
Les mauvais traitemens qu’ils avoient fouffcrts à
Philippi, ne les empêchèrent pas de prêcher avec rheff. n. v
confiance à Theifalonique. Les Juifs y avoient
une fynagogue ; Paul y entra felon f i coutume ,
& durant trois jours de fabbat il leur expliqua par
les écritures le myftere dc J. C . Sa prédication
étoit foutenuë par les miracles Sc parles m a t - '■ i-4-
ques du faint-Efprit : aufti ne fut-cl e pas vaine.
Non-feulement des Juifs , mais un grand nombre
de Gentils qui adoroicnt déjà Dieu , & plufieurs
femmes dc qualité fe convertirent. Ces
nouveaux fideles reçurent la prédication des
apôtres, non comme la parole des hommes, mais
comme la parole de Dieu ; ils imitoicnt les églifes
dc Judée , Sc fcrvirent de modèles à celles de
Macedoine Sc d’Achaïc ; confctvaut la joïe du
faint-Efprit au milieu des afflidtions. Les apôtres
leur avoient prédit qu’ils en autoient de grandes
à fouftnr.Car ils ne les flattoicnt point, & ne cher- r. rh e f. 1:1,4.
choient ni la gloire , ni le profit. Ils fe rcn-
doient petits au milieu d’eux comme une nourrice
qui careife fes enfans ; Et quoiqu’ils puiTent,
comme apôtres de J. C . fc faire donner les chofes
necciTaires à la vie : ils aimoicnt mieux cra-
vaillcr jour Sc nuit , pour n’être à charge à perfonne,
Sc pour donner l’exemple d’éviter l’avarice
, l ’oifiveté , Sc l ’inquiétude. Il n’y eut que la
Tome 1. L
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