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ü 8 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
quantité dc gens du fervice des dieux , non - feu-
Iciuent à Ephefe , mais par toute l’Afie : quelcur
trafic , & mcme l’honneur de la grande Diane,
ctoit en danger. Ce difcours les ajnma de colcrc,
Bc ils commencèrent à crier;La grande Diane d’Ephefe.
Ainf i l’intérêt fe mêlant à la religion, toute
la ville fut émûë : ils coururent au théâtre , &;
Y traînèrent Gaïus & Ariftarque Macédoniens dc
la iuite de S. Paul. On l ’empêcha d’y aller lui-même.
Et quelques-uns des Afiarques, qui croient de
ics amis , l’cnvoïerenc prier de ne point paroître
dans le théâtre. Ces Afiarques étoient les plus
-coniiderables dc la province , qui.avoient infpcc-
iion iur les cérémonies de la religion païenne, &
fur les affaires publiques. Les théâtres, quoiqu-e
dcftincz principalement aux tragédies, & aux comedies,
icrvoient aulli aux nlîemblées politiques ;
cn- fyo Tiac. ^ J ai'rivoit fouvent dans ces villes grecques d’A.
iic , que des artifms,&: d’autres gens du menu peuple
, faifoi-cnt ainfi des affemblées tumultucufcs,
oü ils ne laiffoient pas dc faire des décrets au nom
dc toute la ville. Tel le fut cette aflemblée d’Ephefe.
C-en’étoit que confufion,ils crioient fans s’entendre
les uns les autres ; la plûpart ne fçavoient
pourquoi ils étoicnt venus.
Alors les Juifs poufferent un nommé Alexandre
enforte qu’il fendit la prcffc, & fit ligne dc la main
pour demander du filence , voulant parler au peuple
, apparemment pour cxcufer les Ju i fs , & re-
ietcer la haine fur les Chrétiens. O n croit que cet
2. T h n . î v . 14.
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Alexandre étoit unouvricrcn cuivre ,dontS.Paiil
fc plaint lui-même.Les gentils l’aïant reconnu pour
1 Ju i f , s’ccncrenttous d’une voix : La grande Dia-
II d’Ephefc ; & cc cri dura environ deux heures.
1 J finie fecrecaire de ia ville aïanc appaifé le pcu-
;, dit ; Ephefiens , qui ne içait que cette ville
Diiore la grande Diane fille dc Jupiter ? Ces
ïhommes , que l’on a amenez, n’onc commis , ni
jiacnlcge , m blafphème contre votre déeffe. Si
(Demetr ius, & fes compagnons , ont quelque dif-
Ifcrend avec quelqu’un , il y a des proconfuls-&
jdes tribunaux , oû ils peuvent fc pourvoir.
|Si vous demandez quelqu’autre chofe, on pour-
1 la traiter dans une aifeinhlce légitime. C a r ,
pour celle-ci , nous courons hazard d’être accu-
fez de fédition. Par cc difcours il congédia l’af-
fcmblée : & ainfi Dieu modcroit les cfprits les
plus échauffez , pour ne pas arrêter le progrès de
1 11 évangile. Apres que ce tumulte fut appaifé,
|S. Paul appella ics difciples , les exhorta,leur dit
I adieu , & partit pour Macedoine.
I Tandis qu’il travailloit avec tant de fuccès à
Idétruire l ’idolâtrie en Afie & en Grece : Apollonius
de Tyane s’efforçoit de la foutenir. Car ce
X L IX .
Apollo nius àè
(fut en ce rems , & au commencement du re-
i gnc"dc Néron , qu’-il vint â Ephefe. Au retour de nno/ir.
Ion grand voïage des In d e s , il fut mal reçu à
Ant io che , oû les fciences grecques n’étoicnr nas
[ cftimées- Il paffa en Chipre , ¿¿delà en lomc , ¿¿
s arrêta à Ep icfe. T o u t le monde le fu iv o i t , les uh. u. c. r,
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