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3 2 0 H i s t o i r e E c c l e s i a s t t o ^j e .
Sauveur ibn pardon: pria, s’agenouilla, lui baifi
Ja main droite, comme lavée par fes larmes, & h
ramena à l’églife. Il fît des prières frequentes pour
lui : Il jeûnoit avec lui continuellement: il l’entre-
tenoit de divers diicours, pour adoucir fon efprit,
& ne partit point de ce licu-là, qu’il ne l’eût rendu
à l’églife comme un grand exemple de penitence.
caß.cdU. 14. O n dit qu’un chailèur rencontra un jour cet
ri. II. A \ . p . ' , .
apotre , qui tenoit entre les mains une perdrix,
ôc la flattoit doucement. Il fut iurpris de voir un
fi grand homme s’abaiiTêr à un amufement fi petit:
ôc ne put s’empêcher de le lui témoigner.
Q u e tenez-vous à votre main, lui dit faint Jean*
C ’eft un arc , répondit-il. Pourquoi ne le tenez-
vous pas toûjours bandé? Parce , dir le chaifeur,
qu’il perdroit ià force. Jeune homme, dit l’apôtre,
ne foyez donc pas ch o q u é , fi je donne un
peu de relâche à mon efprit, afin qu’il puiife mieux
_ 4foti. af.-Euf. s’appliquer enfuite. L ’apôtre S. Jean fit plufieurs
miracles à Ephefe, entr’autres il reifuicitaun mort.
hiß. c. z6. Oes miracles pouvoient lêrvir d’antidote auxprd-
tiges d’Apollonius de Tyane.
LV. Ce fut aufli à Epheiè que le même apôtre
res écrivit fon évangile, dans les derniers temps de fa
vie. Il avoit plus de quatre - vingt dix ans, &
toutefois jufques - là il s’étoit contenté d’enfei-
gner de vive vo ix ; & ne put fe refoudre à écrire
, que lorfqu’il s’y vit contraint par les prières
de la plûpart des évêques d’Afie & les députations
de plufieurs églifes. Il ordonna un jeûne
public 1
S. Jean
ép itre s .
Iren. Ub, 1 1 1
c. 14
Epiph. h&r. S 1
fl. II.
L i v r e s e c o n d . 321
public, ôc mis les frètes cn priere , avant que de
commencer. Son dcifcin fut de réfuter les heretiques
qui nioient la divinité de Jefus-Chrift cn- hu-. 30.
tr’autres Ebion ôc Cerinthe, & d’expliquer les pre-
miers tems de ià prédication , avant la prifon de
iàint Jean-Baptifte. Il écrivit en grec, qui étoir la
langue du païs.
Ce fut contre ces mêmes erreurs qu’il écrivit fes
trois Epitres, à peu près dans le même tems, c’eft-
à-dirc à la fin de ià vie. La première eft générale, inmuc.
& portoit autrefois le nom des Parthes, comme
leur étant adreftee. Soit que iàint Jean y eût prêche
l’Evangile , foir qu’il écrivît aux Juifs convertis,
difperfez dans l’empire des Parthes : comme
faiut Piere à ceux de Pont & de Galatie.
Saint Jean commence ainfi cette Epître : ce qui
étoit du commencement : ce que nous avons
VÛ de nos yeux : ce que nous aVons confideré :
ce que nos mains onr touché du Verbe de vie :
cc que nous avons vû & o ü i , nous vous l’annonçons.
Il dit enfuire: Mes chers enfans, nous r. jp, n.^r.
fommes à la derniere heure: & comme vousavez
ouï dire l’antechrift vient: & maintenant il y a plufieurs
antechrifts. Ils font fortis de nous, mais ils
n’étoient pas d’entre nous. Et enfuite : Q u i eft le n- “ •
menteur , finon celui qui dit que J e s u s n’eft pas
le Chrift ? Celui-là eft un antec iiïft. Quiconque
nie le Fils, n’a pas même le Pere. Pour v o u s , que
ce que vous avez oüi du commencement demeure
en vous. Il dit encore : Mes chers enfans, ne n- i.
Tome I. S f
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