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V e fp a fie a empereur.
J o f . V, B e l l . c . 10.
ib id . c . I I .
Mais quand on eut appris à Cefarée la mort
d Othon , k Téleélion de Vitellius : Tannée Ro»
maine proclama empereur Vefpalîen lui-même ,
& le força de l’accepter. Il envoïa fon fils Tu e ,à
Alexandrie , pour attirer à fon paru Tibcre Alexandre
préfet d’E g ypte , k les deux légions qui
y étoicnt, cc qu’il obtint aufli-tôc : k Tibere fit
prêter ferment à Vefpafien , par les légions, le pre-
mier de Juillet la même année foixante & neuf
de J. C . Vefpafien alla d’abord à Berite, où Mu-
cien , proconfui de Syrie , vint le trouver : & iis
allèrent enfemblc à Antioche , d’où Vefpafien
Tenvoïa en Italie avec une armée.
Pendant le féjour que Vefpafien fit à Anrioche,
comme le peuple étoit aiTcmblc dans le théâtre :
Jof.yn. BüLc.y. mi nommé Antiochus accufa les autres Juifs,
k entr’eux fon pere , contre qui il étoit irrité ,
d’avoir voulu brûler la ville en une nuit : & livra
quelques Juifs étrangers comme complices.
Le peuple en furie fie brûler aufli-tôc dans le
theacre,ceuxqui avoient été livrez ;& commença
à courir fus à tous les Juifs. Antiochus les échauf-
foit -, & pour montrer qu’il renonçoic au Judaïfme,
il facrifia comme les païens : diianc qu’il falloir
obliger tous les autres à en faire autant , & tenir
pour convaincus de trahifon ytous ceux qui k
refufcroienc. Il y en eut peu qui vouIuiTenc facrifier
; & plufieurs furent tuez , pour ne Tavoir
pas voulu faire. Comme il y avoit à Antioche
grand nombre de chrétiens circoncis, d y ‘T ap»
parence que quelques-uns furent en cette occafion
confondus avec les Juifs. En effet, on trouve que ^ tn.h.-ji.c. n.
faint Evode leur évêque mourut cette année pre-
niierc de Vefpaf ien, foixante k neuf de J. C .
après avoir gouverné l’églife d’Antioche depuis
l’an quarante-trois, c’eft-à-dire vingt-fix ans. Il
cft compté pour mar tyr , k fur le premier évêque
de cette éghfe après faint Pierre. Son fucceffeur
Orig. hom. 6. ity
L u c .
fût faint Ignace , difciple des apôtres comme lui:
qui tint le fiege pendant quarante ans.
Toute la Syrie fit ferment de fidélité à Vefpa- Q'T i- hifi-
fien , avant le quinzième de Juillet. Les rois voi-
fms, Sohem, Antiochus k A grippa, le reconnurent,
k toute TAfie k T Achaïe. En Méfie, An toine,
grand capitaine,fe déclara aufli pour V e f
laficn. Il mena en Italie une légion contre Vicel-
lus : battit fes troupes,vint à Rome , oû il fe joignit
avec Muc icn, &: dans le milieu de la ville ils
défirent l’armée de V itellius ; qui après avoir fouf-
fcrt mille indignitez, fut tué k jetté dans le Tibre,
le troifiéme d'Oéhobre , Tan dc J. C . foixante k
neuf, après avoir rogné huit n\ois k cinq jours,
& avoir vécu cinquante-fix ans. Mucicnfit reconnoitre
à Rome pour prince , Domitien fécond
fils dc Vefpafien, en attendant fon arrivée.
Vcfpaiicn apprit ces nouvelles à Alexandrie ,
oû il attendoit e temps propre pours’cmbarqucr.
Apollonius deTyanc y étoit déjà, k profitoic dc
la fuperftnion cxceflive des Egyptiens, pour s’y
faire admirer plus qu’ailleurs. Il reprit fortement
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T a c . 3. h i( î.
J û f .v . B t l l . c .^ 6
philo/}, x i ia î .
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