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178 H i s t o i r e E c c l e s i a's t i q u e.
choeurs , un d’hommes ôz un de femmes : dont
chacun étoit conduit par la perfonne la plus ho-
notable , ôz qui chantoit le mieux. Ils chantoient
divers cantiques en rhonneur de Dieu ; tantôt
tous enfcinble , tantôt alternativement : ôz cependant
ils gcfticuloicntdcs mains,ils danfoient,
ôz paroiiToient comme tranfportez, felon ce que
demandoient les chants , ou les parties du cantique.
Enfuite ils s'uniiToient en une feule danfe ,
à l’imitation dc celle du paifage de la mer rouge.
Les voix graves des hommes , mêlées avec les
voix aiguës des femmes , formoient un agréable
concert.
Toute la nuit qui précedoit la fete , fe paiioit
ainfi : ôz ils fe trouvoient plus éveillez à la fin ,
que quand ils s’étoient aflemblez. Ils étoient
tournez vers l’O r ie n t , ôz quand ils voïoient lever
îe fo le i l , ils levoient les mains au c i e l , demandoient
un jour heureux, ôz prioient Dieu de leur
donner la vérité , Ôz un efprit capable de l ’entendre.
Après ces prières, chacun fc retiroit chez foi,
ôz recommençoit fes exercices ordinaires. Telle
étoit la vie des Juifs , nommez Thérapeutes,
felon Philon , qui vivoit à Alexandrie peu d’an-
îiées avant que faint Marc y fondât une églife
chrétienne.
Or foit que les Thérapeutes a'ient embraiTé h
r ¡7 ïnflit. J- °»» ccftaha que dès le tems
de faint Mar c , il y avoit plufieurs chrétiens, que le
defir de vivre plus parfaitement que le commun,
C c lla t .
i . i .y
L i v r e S e c o n d . 179
portoit à fe retirer â la campagne dans le voifinage
d’Alexandrie, ôz à demeurer enfermez dans des
maifons ; pr iant , méditant l’écriture fainte , travaillant
de leurs mains, & ne prenant leur nourriture
qu’après le foleil couché. Saint Marc aïant
fondé & gouverné cette églife, ôz plufieurs autres
en Egypte ôz dans les païs voifins ; mourut la huitième
année de Néron, foixantc-dcuxiémc de J. C .
A fa place fut évêque d’Alexandrie, Anien, homme
pieux ôz admirable en tout ; qui gouverna cette
églife pendant vingt-deux ans.
Saint Paul étoir toujours à Rome , ôz l’on croit
que ce fut en ce tems qu’il écrivit l’épitre aux Hé breux.
La tradition de l'églife nous apprend que
cette épitre efl: de lu i , Ôz elle efl; parfaitement conforme
aux autres, quant aux penfées, ôz au fond
. de la doélrinc. Mais le ftile moins fublime ôz
moins v i f , nous peut faire croire , avec quelques
anciens, que faint Paul ne la d ida pas mot à mot ;
; que quelqu’un de fes difciples, foit faint L u c , foit
faint C lement , foit faint Barnabé,l’écrivit par fon
ordre, ôz que faint Paul l’aïant lûë, l’approuva ôz
la foufcrivit : ou que faint Paul l’aïant écrite en
fyriaque , un difciple la traduifit en grec. On re-
marquoit une grande conformité entre le ftile des
ades écrits pat faint L uc , ôz celui de cette épitre.
. Saint Paul n’y met point fon nom : de peur de choquer
les Juifs à qui il étoit odieu x , Ôz les rebuter
dès le premier mot. Outre qu’il laiiloit à J. C .
1 honneur d’être l ’apôtre des Juifs : ôz prenoit
Z ij
E u f . ir. hift c. 14 .
H ie r , de J c r ip î.
An. dc J. C. 62.
E u f.C h r o n . an.
63.
V U . .
Epitre aux Hébreux.
C 0 7 1C. C a r ih . i ; i
c. 4 7 -
Orig. ap E a f. vi.
h i f i .c . 2J. Hier,
ep. 129. ad Dard.
E u f. I I I . hi(î. c. 3»
i d . v i . bift. 6. Ca
14. e x C lew .
A l e x .
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