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i68 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
lontaire. Car peut-être qu’il eft éloigné de vous
pour un péu de temps, afin que vous le,receviez
pour l’éternité ; non plus comme un efclave,
mais au lieu d’un efclave , un frere qui m’cft fort
cher : combien plus à v o u s , à qui il appartient
felon le monde & felon le Seigneur ? Si vous me
confiderez donc comme uni à vous , recevez-le
comme moi-même. Que s’d vous a fait quelque
tor t , ou s’il vous doit quelque chofe , je fatisferai
pour lui. Moi P a u l , je l’écris de ma main: c’eft
moi qui vous le rendrai ; pour ne pas dire que
vous vous devez vous-même à moi. O i i i , mon
frere, donnez-moi cette joie en Nocre-Seigneur,
donnez à mon coeur ce foulagcment en Notre-
Seigneur. Je vous écris, perfuadé de votre obcif-
fance , fçachant que vous ferez même plus que je
ne dis. Préparez moi aufti un log ement , car j’efpere
que parvos prières Dieu me donnera à vous.
Epaphras, qui eft comme moi dans les chaînes
pour J. C . vous faluë. Marc aufti , Ariftarque ,
Dema s& L u c , qui partagent le travail avec moi.
La grace de Notre-Seigneur J .C . foit avec votre
efpnc. Amen.
Appia femble être la femme de P hi lémon,&
Archippe l’évêque de Coloife. S. Paul fc nomme
vieillard ; ce qui fait voir qu’il n’étoit pas li
jeune à fa conver fion, que quelques-uns ont crû:
car il n’y avoit pas trente ans depuis. La charité
mêlée à l ’autorité , en un rnot l ’éloquence du
coeur paroît en cette lettre , autant ou plus,
qu’en
L i v r e s e c o n d . 169
qu’en aucun autre. Aufli eût-elle fon effet : Philemon
pardonna à Onefime , & le mit en liberté ;
& Onefime fit un tel progrès dansla vcrtu,qu’il fut
évêque d’Ephefe aprèsTimothée. L’églife honore
comme martyr le feiziéme Février-
Les Colofliens avoient été inftruits par Epaphras, III,
que l’on compte pour leur premier évêque, & qui ^ Epitre aux coi
avoit aufti pris foin de l’églife de Laodicée ; Sz de
celle de Hierapolis.Car ces trois villes étoient voi-
fines cn Phrygie. S. Paul n’y avoit point été,ôz ces léartyroi.i,.
trois églifes ne connoifloient point fon vifage. E-
C o l. IV. IJ.
paphras étoit alors avec lui prifonnier à Rome, &
C o l. I I . I.
Archippe étoit évêque de Colofles.Mais il s’y mê-
V h ilém . 23.
io i t , comme ailleurs, de faux apôtres, qui par de
vains difcours de philofophie humaine , & fous
prétexte de fauiTes révélations, vouloient les aifu-
jettir au culte des anges.Car les Juifs difoient,que
les affres avoienr des anges qui y étoient attachez
pourles faire mouvoir ; & confondoient la milice
ipirituelle du ciel,avec la milice fenfible, qui font
les aftres, fuivant le langage de l’ancien teftament. t u e . n . i
Ils en obfcrvoient donc curieufement le cours ,
particulièrement delà lune ; ôz regloientles commencemens
des moisjôz toutes leurs fê te s , fur fon
apparition vifible ; retom.bant infenfiblement
dans l’ancienne idolâtrie de leurs peres.
D ’ailleurs Cerinthe élcvoit extrêmement les anges
, qu’il difoit être les auteurs de la nature , ôz
comptoir le Dieu des Juifs,pour un d’entr’eux. Il
les mettoit bien au - deifus dc J. C . qu’il ne te-
Tome L Y
Veut. XVII.
Hier . «p. I j r. h*
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