
> î
H'
i|!, 'f
404 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
dc la grâce : enforte qu’elle ne peut leur être ôte'e.'
C ’eft comme l’or , qui ne fe gâte poinr dans la
/«». i.ri.i. boue. Delà vient , qu’ils mangeoient indifféremment
des viandes immolées , & prcnoient
part aux fêtes des payens, &c aux ipeélacles mêmes
des gladiateurs. Quelques-uns s’abandonnoient
fans mefure aux plailirs les plus infâmes;
d iiànt, qu’il faloit rendre à la cbair ce qui appartient
à la cbair , & à l’efprit ce qui appartientà
l’eipric. Plufieurs femmes converties à a foi catholique
, confefloient qu’ils les avoient corrompues.
Ils fe moquoient des catholiques, qui crai-
gnoient les pechez de paroles & même de pen-
îëes : les traitant de fimples & d’ignorans. Sur
tou t ils condamnoient le martyre : & difoient
que c’étoit une folie de mourir pour Dieu. Le
Tertull. seerj. Chrift cft mott unc fois pour n o u s , difoient-ils,
il a été tué une fo i s , afin que nous ne foyons
pas tuez. S’il demande la pareille , eft-ce qu’il attend
d’être iàuvé par ma mort ? Dieu veut-il k
iàng des hommes, lui qui refufe le iàng des taureaux
& des boucs ? Il aime mieux la pénitence'
que la mort du pecheur ; c’eft pitié de voir traiter
fi mal une fedle qui fait mal à perfonne , &
de voir tant d’innocens périr fans fujet.
Pour initier à leurs myfteres, il y en avoir qui
préparoient une chambre nuptiale , & avec dc
certaines paroles celebroient un mariage , qu’ils
nommoient ipirituel : à l’imitation de l’union
des Eones. D’autres amenoient leurs difciples à
r f .
L i v r e T r o i s i e ’ m e . 403
l’eau, & lesbaptifoientaunom de l’inconnu pere
de tout ; & en la vérité mere de tout : & en celui
que eft defcendu en J e s u s: en l’union , la redemption
& la communauté des puilfances. D ’autres
difoient que le baptême d’eau étoit fuperflu ; & fe
contcntoient de jetter iur la tête de l’huile & de
l’eau mêlée , & d’oindre de beaume. D ’autres rejettoient
toures les ceremonies extérieures : diiànt
que le myftere de la vertu invifible k ineffable
ne fe pouvoir accomplir r par des créatures fen-
fibles & corruptibles : que la redemption étoit
toute ipirituelle Sc s’accomplilfoit intérieurement,
parla connoiftànce parfaite. Valentin vint
à Rome du tems du pape H yg in , & y demeura
fous Pie, fous A n ic e t , & juiquesau tems d’Eleu-
there fon fuccefteur.
Il y eut dans la fuite plufieurs fortes de Val en- Autr?mret!-
tiniens; entre lefquels on comptoir trois fedles ‘i““ -
r r t r ■ ¡ ' I- ^ t iK n . i . c . ) 4 - 55' allez oblcures:, mais Imguheres par leur extrava-
gance. Les Séthieiis, qui honoroient particulièrement
Seth, & vouloient que J. C. ne fût que Seth
même. Les Cainites, qui renoient pour làints &
pour parfaits ceux que écriture condamne : Gain,
C o ré , les Sodomites, & fur tout Judas le traître.
Les O p h ite s , qui difoient que la fagelfe s’étoit
fait lèrpent ; & adoroient un ferpent pour J. G.
Gerdon autre hererique vint auffi à Rome , fous
le pape Hygin , & y féjourna long-tems : tantôt
enfeignant fon herefie en cachette , tantôt revenant
à l’églife, ÔC faiiànt penitence en apparence.
Eee iij
38. 3?-
Iren. i . c.
I I I . c.Of.CypY,
ep. 74 ad. Potn-
pei. Epiph,. h&y„
411