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J32 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
fans dire que rien te foit propre. Car fi vous êtes eii
focieté pour les choies incorruptibles, combien
plus y devez-vous être pour les corruptibles ?
T u ne feras point prompt à parler ; car la bouche
eft un piege de mort. T u feras chafte felon
tes fo rc e s , & même audeiTus. Garde toi détendre
les mains pour recevoir, & les retirer pour ne
pas donner. T u aimeras , comme la prunelle de
ton oe il, tous ceux qui t’annoncent la parole du
Seigneur. T u te fouviendras jour k nuit du jour
du jugement. T u chercheras rous les jours avoir
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les fideles : & t’appliqueras à les confoler par tes
difcours & par tes vifites, f étudiant à iàuver des
ames : & tu travailleras de tes mains pour racheter
tes pechez. Donne fans hefiter & làns murmurer.
Donne à quiconque te demandera ; & tu
connoîtras celui qui fçait bien recompenièr. Tu
garderas ce que tu as reçû fans y ajoûter, ni en
ôter. T u ne feras point de divifion , mais tu procureras
la paix entre ceux qui font, ea querelle.
T u n’iras point faire ta priere en mauvaife con-
fcience. V o ilà la voye de lumiere.
Mais la vo y e noire eft oblique & pleine dc
maledidtion : car c’eft le chemin de la mort éternelle
, k du fupplice. Là font les maux qui perdent
les ames; l’idolâtrie, l’audace, l ’élévation,
l ’hypocrifie, la duplicité de coeur , l’adultere, le
meurtre ,1e v o l , l’orgueil, l’apoftafie, la tromperie
, la malice, l’impudence, l’empoifonnement, h
magie , l ’ayarice , 1e mépris de Dieu. Ils perfe-
L i v r e s e c o n d . 333
cutent les bons, ils haïflenr la vérité, ils aiment
le menfonge , ils ne connoilTent point la recoin-
penfe de la vertu; ils ne s’attachent point au bien:
ils ne rendent point juftice à la veuve & à Tor-
phelin: ils veillent, non pour la crainte de Dieu,
mais pour le mal. Loin d’eux eft la douceur & la
patience. Ils aiment les chofes vaines, ils chercheur
leur intereft : ils n’ont point de pitié du
pauvre, & ne fe mettent point en peine de celui
qui fouffre. Ils font toûjous prêts à médire. Ils
ne connoiffent point celui qui les a fait. Meurtriers
de leurs enfans, corrupteurs de l’ouvrage
de Dieu ; ils ont averfion des mïferables , ils accablent
celui qui eft affligé, ils font les défenfeurs
des riches, les juges injuftes des pauvres : pecheurs
en tout.
Saint Barnabé conclut en exhortant les fideles
à la pratique de tous ces préceptes , par la
yûë du jugement qui eft proche : il leur recommande
de m fouvcnir de lu i , & finit par ces paroles
: Je vous faluë enfans de charité k de paix :
que le Seigneur de la gloire & de toute grace ,
foit avec votre efprit. Amen. Telle eft l’Epitre de
l’apôtre S. Barnabé, que quelques-uns des anciens
comptoient entre les écritures canoniques.
On dit qu’il fonda l’égliiè de Milan. Il fut enterré
dans l’ifle de Chypre , où il avoir pris naiffance
, & on mit avec fon corps uri exemplaire de
l’Evangile de faint Matthieu.
L ’empereur Nerva fe fentant v ieu x , & meprifé,
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Martyroli !*■
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