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4 9 0 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
Dans un traité de la p âqu e , Meliton marquoiC
le tems oii il Tavoit écrit: car il commençoit ain-
fi : Lorfque Servilius Paulus étoit proconfui d’Afie
, qui fut le tems du martyre de Sagaris ; il y eut
une grande queftion touchant la paque , qui iè
rencontroit dans ces jours-là ; & ceci fut écrit.
Voilà ce qui nous refte des écrits de Meliton. Le
martyr Sagaris, dont il fait mention , etoit éve-
in f. n. 44. que de Laodicée, & y mourut. Il foûtenoit, auf-
fi-bien que M e liton , la pratique de celebrer la pa-
, „ que le quatorzième de la lune. Meliton fut enterf
e h . b V t ' c - Z r é à S a r d i s . Il étoit eu n u q u e , homme d ’une fainte
" v ie , d’un bel efprir & d’un ftile très-élegant. Plufleurs
le tenoient pour prophète. ^ ^
Dans le même tems Apollinaire évêque d’Hie-
ques. rapolis, illuftre, auffl-bien que M e liton , addrclîi
Euj. hifi.4. ri.27. q l’empereur une apologie pour les chrétiens.
Il compofa plufieurs autres livres ; & on en compte
dix , tant contre les g en tils, que contre les
Ju ifs; fans ce qu’il écrivit enfuire contre les Montaniftes,
dont l’herefie commençoit de naître. Il
y eut de ce tems plufieurs autres auteurs célébrés.
Dans l’iile de Crète , Pinytus évêque de Giio-
fe , dont nous avons parlé; & Philippe évêque
de Gortyne , qui écrivit un bel ouvrage contre
Mareion. Modefte mit auffi la même erreur
bien en fon jour. Mufanus écrivit un difcours
trè s-fo rt, contre quelques-uns qui avoient quitte
l’ccrlife, pour l’berefie des Encratires ; qui com-
meffiçoit a lo r s, ÔC dont Totien fut l’auteur. Tous
Hier, defcript.
IV .
A u tres éc r ivains
ecclefiafti-
qiics.
E h / I V hifi. 18
Hier, ibid.
antiq.i
c,i6t
A n . 1 7 1 .
L i v r e q u a t r i e ’ m e . 4 9 1
ces e'crivains ecclefiaftiques vivoient fous l’empereur
Marc Aurele.
C ’eft à l’onziéme année de ibn regne , cent foi-
xante 8c onze de Jefus-Chrift que l’on rapporte le Moman.
commencement de l’herefie des Montaniftes.Dans
laMyfiePhrygiene, en rm b o u rg nommé Arda-
bau, vivoit un eunuque Neophy te nommé M on tan
; du tems que Gratus étoit proconfui d’Aiie.
Il défiroit exceffivement la première place ; ôc
aïant ainli donné entrée au démon, il s’en trouva
tout d’un coup polTedé ; ôc étant hors de l u i , il
commença à p a rle r, à dire des mots extraordinaires
, ôc à prophetilèr, contre la tradition Ôc la
coûtume reçûë dans Tégliiè par fucceffion depuis
l ’origine. De ceux qui Tentendoient ainli parler,
les uns le regardoient comme polîedé d’un eft
prit d’erreur ; ôc indignez de ce qu’il troubloit
îe peuple, ils le menaçoient 6c Tempêchoient de
parler : fe fouvenant de Tavis que le Sauveur
nous a donné, de nous garder des faux prophètes.
Les autres emportez d’une vaine jo y e , comme
Cl ç’eût été une grâce du Saint E ip rit, ôc un
don de prophétie: fe laiftbientféduire , ôc Texci-
toienràpar er, enlorte que Ton n ep ou v oirp lu s
l’empêcher.
A Monran fe joignirent deux femmes débauchées
, qui lè trouvèrent remplies du même eiprit.
Elles parloient comme Montaii hors de fens ,
hors de propos, ôc d’une manière extraordinaire.
Leurs fedlatcurs s’eftimoient heureux , ôc étoient
(Q q q ij
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