
482 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
l’écrire, comme il le m arquoit, par Bacchylide &
par Elpiftre. Il nommoit leur évêque Palmas : &
ordonnoir de recevoir ceux qui fe convertiiTent,
après quelque chûce que ce fo it , de peché ou d’herefie.
Ce qu’il difoit apparemment contre Texcef-
five rigueur des Montaniftes, qui commençoicnt
à paroître en Phrigie. L a fixiéme de iès lettres s ad-
dreifoit à l’églife de Gorrine en Crére.^ Il y recon-
noiiToit le mérite de Philippe leur évêque, par k
témoignage que l’on rendoit des mandes vertus
de fon églife ; & il les avertilfoit de fe garder delà
fed u á io n des heretiques.
La ièptiéme lettre s’addreiïoit aux Gnofiens
dans la même iile de Crète. Il exhortoit Pinytus
leur évêque, à ne pas impofer aux freres le pefant
fardeau de la continence, comme neceiTaire : voulant
qu’il eur égard à l’infirmité du commun des
hornnies. Il craignoit fans doute , que par un excès
de zele ce faint évêque n’approchât de l’erreur
des Encratides , qui défendoient généralement
le mariage. Peny tus écrivit une réponfe : où
il témoignoit une haute eftime pour Denis : mais
il l’exhortoit de fon cô té , à donner une nourriture
plqs forte à fon peuple , par des lettres plus
parfaites ; de peur qye s’il continuoit à ne les
nourrir que de l a i t , ils vieilliflènt fans s’apper-
c e v o ir, vivant comme des enfans. Il faut croire
que Pinytus vouloit parler de quelqu’autre genre
de perfeélion , que dô la continence générale :
puifqu’ii aqroit çombatu la doclrine catholique-
L i v r e t r o i s i e’ m e. 485
Car nous apprenons que cette même lettre montroit
f l droiture dans la f o i , le foin qu’il avoir de
fon peuple , fon érudition & ià fcience des chofes
divines.
La huitième lettre de fiint Denis de Corinthe
etoit addreiTée à une ioeur nommée Chrylbphora.
11 fe plaignôit en quelqu’un de fes écrits, que l’on
avoit corrompu fes lettres, & difoit : J ’ai écrit
plufieurs lettres à la priere des freres; & les apôtres
du démon les ont remplies de zizanie, par des
retranchemens & des additions : la malediébion
les attend. Il ne faut pas s’étonner fi l’on a entrepris
de corrompre les écritures du Seigneur, p u i f
que l’on s’eft attaqué même à celles qui en font fi
différentes. Voilà ce que nous fçavons des écrits
de S. Denis évêque de Corinthe.
Celadion évêque d’Alexandrie mourut l’an cent
foixante & iè p t, après avoir gouverné quatorze
ans. Son Sncceifeur fut Agrippa , qui gouverna
douze ans. L ’année fuivante cent foixante & huit,
huitième de Marc Aurele , mourut Heron évêque
d’Antioche , après avoir tenu le fiege yingc-
fix ans. Son fucceiTeur fur Théophile , homme
de grand efprit & de grande érudition. Il fut le
lixiéme après faint Pierre, & gouverna treize ans.
L’année cent foixante-neuf mourut l’empereur
Lucius Verus, après avoir régné neuf ans, avec
Marc Aurele fon frere adoptif; qui demeura ièul
empereur. L ’aniiéc cent foixante & dix , liiivant
lopinion la plus vrai-ièmblable, mourut le pape
P p p i j
L IX .
Succeflions d’c-’
v cq u e s .
Euf. c h r . la t.
an. 16 7 hifi»
IV .c . 19.
A n . 16 9 ;
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