
4 3 0 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
fait un difcours au peuple, pour Texhorrer à imiter
de fl belles chofes. Puis nous nous levons
tous , & nous faifons nos prières, qui érant faites,
on offre, comme j’ai d i t , du pain, du vin & de
Teau. Le prélat fait la priere & l’a ftion de graces
felon qu’il le peut ; & le peuple répond , Amen.
O n diftribuë à tous ceux qui font préfens les chofes
fanftifiées, & o n en envoyé aux abfens par les
diacres. Les plus riches donnent librement & félon
qu’ils veulent , une certaine contribution:
& c e qui eft ainfi recueilli fe garde chez le prélat.
Il enalfifte les orphelins, les veuves ,& ceux que
la maladie, o u quelqu’autre caufe , réduit à b
pauvreté : k s prifonniers , les étrangers. L u un
m o t, ii eft chargé du foin de rous ceux qui font
.en neceftité. N ou s nous aftêrablons d’ordinaire
le jour du fo le il, parce que c’eft k premier où
Dieu fit le monde ; & que J . C. reflufcita le même
jour , apparut à fes difciples, & leur enfeigna
cequ e nous vous avons expofé.
Si vous le trouvez raifonnable, reipe£tez-le : fi
vous-Je jugez impeftiaent, méprifez-le. Mais ne
condamnez pas à mort pour cela , des gens qui
n’ont fait aucun mal. Car nous vous déclarons,
que yous n’éviterrez pas i,e jugement .de Dieu , fi
vous perfeverez dans cette injuftice. De notre
part nous dirons ; Que la volonté de Dieu foit
faite. N ous pouvioflis vous demander juftice en
vertu de la let-tqe du grand & illuftre Cefar Adrien
votre pere. Mais nous ayons mieux aimé no«5
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L i v r e t r o i s i e ’ m e . 4 3 1
fonder fur la feule juftice de nos demandes. Il
ntcr enfuite la copie delà lettre d’Adrien à Minu-
tius Fundanus. Ainfi finit la premiere apologie
de faine Juftin. On ne v o it point quel en fut l’effet
: mais on vo it grand nombre de martyrs fous
ce regne par tout l’empire.
A Rome vers ce même tems il s’éleva une fe'-
ditionde la part des pontifes payens; ôc Félicité Uintereiiciti.
femme du rang des i luftres, fut arrêtée avec fes W J V bG
fept fils. C ’étoit une veuve qui ayoit vo ü é à Dieu
de vivre en continence. Et s’appliquoit à Torai-
fon jour & n u it , donnant une grande édification
aux ames pieufes. Les pontifes fe plaignirent d’elle
à l’empereur Antonin , que cetre veuve avec fes
fils infultoit aux dieux , & attiroit leur colere.
L ’empereur ordonna à Publius préfet de R ome, de
l’obliger, avec fes enfans, à facrifier pour appaifer '
ks dieux. Le préfet la fit amener en particulier,
& s’efforça de laiperfuader par douceur & par menaces
, l’exhortant à conferver au moins fes enfans
: mais elle demeura ferme. Le lendemain il
tint fa féance dans la place de Mars & la fit amener
avec fes enfans. Elle au lieu de ceder , fe tourna
vers e u x , & leur dit : Regardez en h au t, mes enfans,
voyez le ciel, c’eft-là oü Jefiis-Chrift vous
attend avec fes Saints. Demeurez fidèles dans
fon amour , & combattez pour vos ames. Le
préfet lui fit donner un fo u fle t., en difant : Tu
es bien hardie de leur donner en ma préfence de
tels a y is , au mépris des ordres de nos princes«
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