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zç)G H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q j i e .
dont le Seigneur a vû que Tame feroit p u re , Se
qu’ils le ferviroient de tout leur coe u r , il leur a accordé
la pénitence ; mais ceux oû il a vû de la malice
, & qu’ils revenoient à lui fauflement ; il leur
a refufé le retour à la pénitence , de peur qu’ils ne
jroferaiTenc encore des maléd id ion s contre fa
oi.
Sous deux images différentes il repréfente les
differens états des chrétiens. Les apoftats qui ont
• renoncé à D ieu , jufqu’à dire des blafphemes contre
l u i , & trahir fes ferviteurs ; demeurent morts &
fans pénitence, quoiqu’on leur propofé les commandemens
de Dieu , principalement s’ils font
farouches k féparez des fid e le s, defefperant eux-
mêmes de leur falut. Les hypocrites qui enfci-
gnenc de mauvaifes d o d rin e s ; principalement
pour détourner les autres de la pénitence, fe convertiront
difficilement , k il n’y a point pour
eux de pénitence , s’ils ne Tembraffent promptement.
Il reffe toutefois efperance , parce qu’ils
n ’ont point blafphemé contre Dieu , ni trahi fes
ferviteurs ; mais le defir d’a v o ir , leur a donné dc
la complaifancc pour les pecheurs.
D ’autres étoient incertains dans la fo i ; queh
ques-uns médifans ; parlant mal des abfen s,en vieux
, & ne gardant jamais la paix. Quelques-,
uns , quoique fideles k b o n s , ne laiffoient pas
d ’avoir entr’eux quelque jaloufie k quelque diff
pute pour le rang k la primauté. Comme il y
.avoir en eux plus de foibleffe , que de malice , la
penh
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penitence ne leur étoit pas fi difficile. D ’autres em-
baraffez d’affaires temporelles, fe retiroient du commerce
des ferviteurs de D ieu , à demi morts pour
la vie fpiricuelle. Ils tomboicnt quelquefois dans
le douce k l’incertitude ; & pouvoient faire penitence
, poiirvû qu’ils la fiffent promptement. D ’aunes
riches & remplis de bien s, s’éloignoient auffi
des ferviteurs de Dieu : craignant qu’ils ne leur de-
maiidaffent quelque chofe. Le defir d’être célébrés
chez les payens es faifoit tomber dans Torgueil :
ils concevoient de grandes cfperances , abandon-
noieat la vérité, & fe feparant de la compagnie des
juftes, ils menoicnt, avec les gentils, une vie qu’ils
trouvoient plus douce. Ils n’abandonnoient pas
Dieu entièrement , & gardoient la f o i , mais fins
en iaire les oeuvres. Quelques - uns faifoient penitence,
s’appliquant aux oeuvres de charité: d’autres
emportez par la compagnie des payens, s’abandonnoient
aux plaifirs & aux crimes , k leur devenoient
femblables.
D’autres ayant toûjours été bons & fideles,
avoient commis quelques petits pechez ; emportez
par les vains plaifirs, & par la Icgereté de leurs
penfées. Ceux - là faifoient aifement penitence.
¡ D’autres avoient vécu dans le crime : mais gardant
toûiours la foi , k exerçant l’hofpitalité envers
les ferviteurs de D ieu , ils faifoient promptement
penitence , & fouffroient volontiers les ad-
vcrfitez , en conlldcrarion dé leurs pechez. D’au- '
très n’ayant le Seigneur que fur les Icyres, & non
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