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Hireiïe s de S i mon
le magicien.
Item. l. t. c. 1 0 .
p- ii j. id i t . 1Î30.
y :.:Ttn. ibid .
O n g . in C e lf. lih .
l.p . 1 7 1 , ^
18 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i qjj e .
grand advcrfiire des apôtres, & le premier auteur
d ’herefie.
Il difoit qu’il étoit la fouveraine puiffance, qui
fouffroit d’être nommée comme les hommes
vouloient : qu’il avoit paru entre les Juifs comme
Fils,à Samarie comme Pere , chez les autres
nations comme faint-Efprit. Il' menoit avec lui
une femme nommée Helene , ou Selenc , c’eft-à-
dire lune, qu’il avoit achetée à T y r , oû elle étoit
efclave proftituéc.Il la nommoit la premiere conception
de fon efprit , la mere de toutes cho fes ,
.par qui il avoit fait les anges 6c les archanges. Il
difoit que cette penfée fortant de lui & connoif-
fant fes volontez , étoit defcenduë en bas ôc avoit
engendré les anges & les puiflances , qui avoient
fait le monde ; qu’ils avoient arrêté leur mere par
envie ne voulant pas que l’on crût qu’ils cufl'ent
été produits par un autre. Car pour l ui , qui étoit
le pere , ils ne le connoifloienc point du tout. La
penfée étant ainfi détenue par les anges , ils lui
avoient fait fouffrir toutes fortes d’affronts , pour
l’empêcher de remonter à fon pcre , ils l ’avoicnc
enfermée dans un corps , en forte que de fiécle
en fiécle elle avoit paffé , comme d’un vaiffcau à
l ’autre , dans les corps de divcrfes femmes. Elle
étoit la belle Helene caufe de la guerre dc Troye.
Le poëte Steficore avoit perdu la vûë , pour avoir
médit d’elle : 6c l’avoit recouvrée, quand il s’étoit
repenti , chantant à fa loüange la fanieufe palinodie,
Paffant de corps en corps elle avoit été
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enfin réduite à cette infamie,d’être cxpofée dans un
lieu de débauche.C’ctoit la brebis égaréc,pour laquelle
il difoit qu’il étoit venu, afin delà dcdivrer
la premiere, 6c enfuite fauver les hommes fc fai-
fant connoître à eux.
Car , difoit-il , comme j’ai vû que les anges
gouvernoicnt mal le monde , 6c que chacun d’eux
vouloir être le premier : je fuis venu tout cor riger
, ôc je fuis dcfcendu fous la figure des vertus
, des puiffances, Ôc des anges : j’ai même paru
homme entre les hommes , fans être homme ,
ôc j’ai paru fouffrir en Judée, fans fouftrir en effet.
Les Prophètes , a joûtoi t - i l , ont été infpirez par
les anges auteurs du monde ; c’eft pourquoi ceux
qui croient en moi 6c en Selenc , ne doivent plus
s’y arrêter. Ils doivent faire ce qu’ils v e u le n t ,
comme étant libres. Car les hommes font f iu ve z
par ma grace , 6c non par les bonnes oeuvres ;
puifqu’il n’y a point d’oeuvres qui foient bonnes
naturellement , mais feulement par accident &
par l’inftitution des anges, qui ont fait le monde,
6c qui ont donné aux hommes des préceptes pour
les réduire en fcrvitude.C’eftpourquoi je détruirai
îe monde, 6c je délivrerai les miens de la fcrvitude
de ceux qui l’ont fait.
Telle fut la dodr ine de Simon le magicien.
Pour s’attirer plus de fccfcateurs, en les délivrant
du perd de mort,auquel les chrétiens s’expofoient,
il leur enfeigna d’être indifférons pour l’idolâtrie.
Ils l ’adorerentlui-mêmefous la figure de Jupiter,
C i j
Oi-!g. c o i ir n
lih , VI. C e lf. p.
li %.