
Amo', îx. 12.
71 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
auffi-bicnqueux. Saint Pierre aïanc ainfi parle ,
toute la multitude fe teut ; & ils écoutoicnt faint
Barnabé Se faint Paul , qui racontoicnt les miracles
que Dieu avoit fait par eux chez les gentils.
S. Jacques prit enfuite la parole , Sc confirma
l’avis de faint Pierre,pailles témoignages des prophètes
, touchant la vocation des gentils. C ’cft
p ou rq u o i , dit - il , je juge que l’on ne doit point
mquictcr les gentils convertis ; mais leur écrire
feulement qu’ils s’abfticnncnt de la foüillure des
idoles , de la fornication , des viandes fuffoquées,
& d u fang. Et il ne faut pas craindre qu’on o u blie
la loi de Moïfe , qui dc tout tems eft lue Sc
cnfcignée dans les fynagogues tous les jours de
fabbat. Alors les apôtres , les prêtres , Sc toute
l’églife conclurent d’envoïer à Antioche , avec
Paul Sc Barnabé, deux hommes choifis , Sc des
premiers d’entre les freres : Judas furnommé Barfabas
, Sc Silas, Sc ils les chargèrent d'une lettre
conçue en ces termes :
Les apôtres, les prêt res , Sc les freres , aux fre res
d’entre les gentils qui font à Antioche , en
Syrie , Sc en Cilicic, falut. Sur ce que nous avons
appris que quelques-uns fortis d’entre nous vous
ont dit , lans que nous leur en euftions donne
charge , des choies qui vous ont troublé , Sc qui
tendaient à la ruine de vos amcs : nous avons réfolu
, étant alfemblez , de choifir quelques perfo
n n e s , Sc vous les envoïcr avec nos très-chers
Barnabe Sc Paul qui ont expofé leur vie pour le
nom
L i v r e P r e m i e r . /a
, nom de N . S. J . C. Nous avons donc envoie Ju -
; das Sc Silas qui vous diront aufli de bouche lamê-
; me chofe. C ’eft qu’il a femblé bon au faint-Efprit,
t Sc à nous , de ne vous impofer autre charge que
I celle-ci , qui eft néceifiire ; de vous abftcnir des
I viandes immolées aux idoles , du fang des bêtes
i fuffoquées, Sc dc la fornication. Vous ferez bien
I de vous en garder. Adieu.
Il étoit néceffaire d’avertir les gentils Lie la
fornication étoit défendue , parce que la p ûpart
d ’entr’eux la comptoient pour rien. La religion
des païens ne les éloignoic d’aucune efpcce de débauche
: les loix civiles ne défendoient que l’adul-
tcre ; mais elles permettoient d’entretenir des concubines,
&toleroienc les femmes abandonnées au
lublic. De plus, chacun pouvoir ufer , comme il
ui plaifoit,de fes efclaves. Qu an ta la défenfc de
manger du fang,Sc par confcquent de la chair des
animaux étouffez , elle venoit de plus haut que
la loi dc Moïfe , puifqu’elle avoit été déclarée à
Noé au fortir de l’arche : ainfi elle fembloit regar-
der toutes les nations. Il eft donc à croire que les
apôtres voulurent laiffer d’abord cette feule obfcr-
Yancc légale affez facile pour réunir les Gentils
avec les Ifraëlites, Sc les faire fouvcnir de l’arche
de Noé figure de l’églife , qui raffcmblc toutes les
nations. Joint que l’on croïoit que les faux dieux,
c’eft-à-dire les démons , fe rcpaiffoient du fang ulJF’"’'
des vidiimes.
Les apôtres dans ee premier concile ont donné
Tome 1.
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