
il ‘ i
t . 10. B.
4 4 2 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
créance au lieu que les poètes & les philoiô-
phes ne parlent que par conjefture > Enfuite il
montre qu’il ne peur y avoir qu’un D ieu , & par
la raifon , & par l’authorité des prophètes, ôc
conclud : J ’ai donc fuffifamment prouvé que nous
ne fommes pas athées ; puifque nous croyons un
Dieu éternel, invifible , impaifible , incompréhenfible
, immenfe ; qui ne peut être connu que
par la penfée. N ous concevons encore que Dieu
a un Fils. Et qu’on ne traite pas cette créance de
ridicule : car ce que nous croyons de Dieu & de
fon Fils, nerelfemble pas aux fables des poètes;
qui ne reprefentent pas leurs dieux meilleurs que
les hommes. Le Fiis de Dieu eft le Verbe du Pe-
c’eft-à-dire fon idée re & ià vertu. Car routa
été fait par lui ; & le Pere & le Fils font un. Le
Fils eft dans le Pere, & le Pere eft dans le Fils, par
l’union & la vertu de TElprit, 8c le Fils de Dieu
eft la penfée & le Verbe du Pere. Que il par la
fublimiré de votre genie, vous voulezpenetrer ce
que veut dire ce nom de Fils, je le dirai en peu de
mots.
Premierement c’eft une produftion du Pere.
N o n qu’il ait été fait. Car dès le commencement
Dieu étant un eiprit éternel, avoit en lui le Verbe
, la raifon éternelle. Mais il a procédé pour
être la forme 6c la caufé efficiente de toutes les
cbofes materielles. C’eft ce que dit l’eiprit pro«
phetique ; Le Seigneur m’a créé au commencement
de fes voyes pour fes ouvrages. Et ce même
L I V R E T R o I s 1 e’ m e . 4 4 5
E ip rit, qui agit dans les prophètes ; nous difons
auffi que c’eft un écoulement de Dieu , qui cn ^ d.
procédé comme le rayon du foleil. Qui ne s’é- y-p-tj-A.
tonnera donc que l’on nomme athées, ceux qui
diiènt qu’il y a un Dieu Pere, un Fils Dieu , &
un S. Eiprit ; qui font unis en puiifance , Ôc dif-
tinguez en ordre. Notre théologie n’en (demeure
pas là. Nous difons encore qu’il y a une multitude
d’anges, que le créateur a diftribuez par fon
Verbe ; pour conferver l’ordre des élemens, des
cieux ôc de l’univers. Et ne vous étonnez pas que
je vous explique ii exaiftement notre doiftrine.
C’eft afin que vous en içacbiez la vérité, & ne
vous laiffiez pas emporter à l’opinion commune,
qui eft ians raifon.
Il fait enfuite la comparaifon de la morale
Chrétienne,& des études vaines & ftériies des philofophes
, & il ajoûte : Chez nous vous trouverez
des ignorans , des ouvriers, des vieilles femmes, .
qui ne pourroient peut-être pas montrer par des
raifonnemens la vérité de notre do(ftrine, mais
qui montrent par les effets l’utilité de leurs fentimens.
Ils ne fçavent pas des difcours par coeur,
mais ils font de bonnes oeuvres. Ne fé défendant
point quand on les maltraite , donnant à qui leur
demande : aimant leur prochain comme eux-
mêmes. Si nous n’étions perfuadez qu’il y a un
prendrions-
. A.
Dieu qui obferve le genre tiumain
nous tant de foin de nous purifier? Il répond en-
fuite , pourquoi les Chrétiens ne font point de
K k k ij
i s
7 i h
D r