
j i S H i s t o i r e E c c l e s i a - t i q u e .
jeune homme, je \0'.is le recommande en pré-
iènce de l’églliè & de T. C. que j’en prens à témoin.
L ’évêque s’en chargea; ôc Tapôtre le
recommanda encore très-fortement, puis retourna
à Ephelè. L ’évêque prit le jeune homme chez
lu i, Téleva avec une application particulière , &
enfin le baptifa. Enfuite il iè relâcha un peu du
foin qu’il en prenoit : croyant Tavoir mis en fureté
par le facrement. Le jeune homme ayant
trop-tôt cette liberté, fe laiilâ entraîner à la compagnie
de jeunes débauchez. D ’abord ils Tattire-
rent par de grands repas ; puis ils Tenimenoient
avec eux la nuit pour dépoüillcr les paiTans : puis
ils l’engageoient à des aéfions encore pires. Peu
à p e u i s’yaccoûtuma; &comme c’étoit un grand
naturel, quand il iè fut une fois égaré, comme un
cheval v ig ou reu x , qui a pris le mors aux dents, il
ne garda plus de meilires ; Ôc delèfperant de fon
fa lut, il fe jetta dans les plus grands crimes. Avec
ces mêmes jeunes gens il forma une compagnie de
v o le u r s , dont il fut le chef.
Il fe palîâ du tems. L ’apôtre S. Jean fut appellé
pour quelque befoin des Eglifes. Après avoir
terminé les affaires, il demanda compte à Tévêque
du dépôt qu’il lui avoit confié. L ’évêque fut fur-
p r is , croyant d’abord qu’on lui demandoit un
dépôt d’argent. Il fçavoit bien qu’il n’en avoit
point re çû , & n’ofoit iè défier de Tapôtre. C’eft
le jeune homme que je demande, dit iàint Jean;
c’cft Tame dc notre frcre. Alors le vieillarcf baif-
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faut les y eu x , & pleurant, d it;I l eft mort. C om ment,
dit Tapôtre, & de quelle mort? Il eft mort
à Dieu, dit Tévêque. Il cft devenu un méchant,
k un perdu : enfin un voleur : au lieu de l’églife,
il tient la montagne, avec une troupe de icelerats
comme lui. L ’apôtre déchira fa robe, fit un grand
cri, ôc fe frappa la tête, cn difant : J’ai laifle un bon
gardien à Tame de notre frere ! Q ue Ton me donne
tout à l’heure un bon cheval, ôc un guide. Il
partit promptement de Téglile dans l ’état où il
étoit: orfqu’il fut arrivé au pofte que tenoient les
voleurs ; leur garde avancée l’arrêta. Lui iàns les
fuir ni fe détourner, dit à haute v o ix : Je fuis venu
tout exprès : menez-moi à votre chef.
Le Capitaine arrendoir tout armé : mais quand
il reconnut Tapôtre, il s’enfuir de honte. S. Jean
le fuivoit à toute bride, iàns fonger à fon grand
âgc,& crioit M on fils, pourquoi fuis-tu ton pere,
un vieillard fans armes ? Prens pitié de m o i, mon
fils ; ne crains rien : il y a encore eiperance de te
fauver. Je rendrai compte pour toi à J. C. & s’il
cft befoin, je donnerai volontiers ma vie pour
toi, comme il a donné la fienne pour nous. Ar rête
; croi que Jl C. m’a envoyé ici. A ces mots, le
jeune homme s’arrêta, regardant à terre: puis il
jetta fes armes. Enfuite il commença à trembler,
I & à pleurer amèrement. Quand le iàint vieillard
• Teut jo in t , le jeune homme Tembraflà baigné de
larmes, cachant feulement f i main droite. L ’a-
pôtre le ralTura,lui jura qu’il avoit obtenu du
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