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3 5 8 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
C h iif t , & poiè devant lu i , droit comme une ftatue
fur un nuage entre deux montagnes, & toutefois
invifible. Í1 donnoit à l’un & à l’autre la même
mefure : & diibit l’avoir connue par la bauteur
des m ontagnes, parce que leurs têtes y arrivoient.
Il enfeignoit dans fon livre une priere en paroles
barbares, dont il defendoit de cbercber l’explication
, & que faint Epipbane rraduit ainfi;
La baftèiTe, la condamnation, l’oppreffioii & b
peine de mes peres eft paflée ; par la miifion parfaire
, qui eft venue. Les dilciples d’Elxaï fe joignirent
à ceux d’Ebion. Ils gardoient la circoncifion
ôc le fabbat, & durèrent encore plufieurs
fiecles.
Pline fécond le jeune , qui étoit gouverneur
Lmre de pHne ¿g Bitliynic , J ttouva un fi grand nombre de
Cbrériens, qu’il fur embarafle de la maniere dont
il devoit fe conduire à leur égard ; ôc confuln
l’Empereur. En effet , Tapôtre faint Pierre avoit
orécbé dans cette province , ôc y avoir confirmé
a foi par fes écrits. Vo ic i la lettre de Pline à Trajan.
Je me fais un d e vo ir , Seigneur, de vous rapporter
toutes les affaires dont je doute. Car qui
peut mieux me conduire dans mon incertitude,
ou m’inftruire dans mon ignorance ? Je n’ay jamais
aflifté au procès des Cbrériens : c’eft pourquoi
je ne fçai ce que Ton y p u n it , ou ce que Ton
y recbercbe : & je n’ai pas peu d o u té , s’il y a
quelque difference d’âge , fi les plus tendres eni
.Pe t . iniî.
Vlin. Uh. J 8,
ep, 97.
fans ne doivent point être diftingucz des grandes
perfonnes : fi le repentir mérité pardon , ou s’il
ne fert de rien de n’être plus Chrétien , quand on
Ta une fois été : fi ce que Ton punit eft le nom
feul, làns autres crimes, ou les crimes attachez au
nom. Cependant voici la méthode que j’ai fuivie
à Tégard de ceux qui m’ont été déférés comme
Chrétiens. Jeles ay interrogez s’ils Tétoient ;
quand ils l’ont confeifé; je les ay interrogez une
fécondé & une troifiéme fo i s , les menaçant du
lupplice; ôc quand ils ont perfeveré, je les y ay
fait conduire. C a r je n’ay point d ou té , quoique
pût être ce qu’ils confeflbient, qu’au moins il
ne falût punir l’opiniâtreté & l’obftination inflexible.
Il y en a eû d’autres auffi infenièz, que j’ai
notez pour être envoyez à Rome ; parce qu’ils
étoient citoyens Romains. Cependant les accuià-
tions s’étendoient , comme il eft ordinaire , ôc
diifieurs cas fe font prefentez. O n a propoie un
ibelle làns nom d’auteu r , contenant les noms
dc plufieurs, qui nient d’être Chrétiens ou de
Tavoir été.. Quand j’ ai v û qu’ils invoquoient les
dieux avec m o i, & offroient de Tencens & du vin
à votre image, que j’avois exprès fait apporter avec
les ftatuës des dicmx, ôc de plus qu’ils maud iffoient
le C h r ift, j ’ai cru les devoir renvoyer; car
on dit qu’il eft impoffible de contraindre à rien
de tout cela, ceux qui font véritablement chrétiens.
D ’autres nommez par le dénonciateur,ont
dit qu’ils étoient clrrétiens, &; Tout nié auffi-tôt;
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