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2.14 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
arrivé à R om e , il fur appellé parTcleiin Tundes
confuís de cette année ioixance & f ix , qui Tinter-
rogeafur fon habit & fa profeffion, & fur la maniere
de prier les dieux. Le trouvant fçavant dans
la religion, il lui permit dc vifiter tous les temples,
& donna ordre aux facrificateurs de le recevoir!
Car le confuí avoit autorité fur eux par fa charge.
Il lui permit même de loger dans les temples, fiffi
vant fa coutume. Apollonius pafloit de Tun à
Tautre : difant qu’il étoit jufte de rendre fes devoirs
à tous les dieux , & par fes difcours il attiroit
à les fervir. Il parloir indifféremment à tout
le monde , fans faire fa cour aux grands.
Démetriusle C yniq u e , grand admimteur d’Apollonius,
étant venu à Rome , parlai! librement
contre les abus des bains , que Tig c ll in , le plus
quiffanc des favoris dc N é ro n , le chaffa : & fit
oigneufement obferver tous les difcours & toutes
les aérions d’Apollonius. Il y eut une. édipfe
de foleil , & il tonna en même temps. Apol 0-
nius dit regardant le ciel : Quelque chofe de
grand arrivera , & n’arrivera pas. Car c’eft ainfi
qu'il prophecifoit , pour le plus sûr. Le troifiéme
jour après, comme Néron mangeoit , la foudre
tomba fur la table ; & fit tomber la coupe qu'il
tenoit déjà près de fa bouche. On crut qu’Apollonius
avoir voulu dire , qu’d s’cn faudroit peu
que Tcmpereur ne fût frappé. Il lui échappa enfin
quelque raillerie, dont Tig ell in prit occafion
de le faire accufer d’avoir manqué de refped à
L i v r e P r e m i e r . n y
Tcmpereur. Mais comme il ouvrit le libelle d ’accufacion
, il trouva un papier blanc fans aucune
écriture, cc qui lui fit foupçonner quelque artifice
du démon. Il interrogea Apollonius cn fecret, &
il lui demanda comment il jugeoit des démons,
& des apparitions des fantômes. Comme je juge
des homicides & des impies, répondit-il ; reprochant
tacitement les crimes à celui qui Tinterro-
gcoir. Il nia aufti d ’être devin , & parla du refte
avec tant de fermeté, que Tigellin en fut étonné,
& 1e laiffa aller. Apollonius comptoir pour magiciens
, ceux qui faifoient paroître des fantômes,
qui prétendoient forcer le deftin par des enchan-
tcmens ou des onélions ; & qui facrifioient a la
maniéré des barbares. Pour lui , il s’attachoit aux
cérémonies grecques : prétendoit fuivre les dcfti-
nées, & prédire par la connoiffance que les dieux
lui donnoient eux-mêmes de leurs volontez.
Etant aux Indes, & voïant des trépiez & d’autres
.meubles, fe remuer d’cux -mêmc s , il n’avoit pas
voulu s’informer comment cela fe faifoit.
Mais voici le grand miracle d’Apollonius.
Comme il étoit encore à Rome , une jeune fille
d’une famille confulairc étant prête à fe mar ier ,
parut morte. Onia portoit fur un ht à découvert,
fuivant la coutume, & fon fiancé fuivoit cnfe lamentant.
Apollonius .s’y rencontra , & dit : Mettez
le lit à terre , je ferai ceffer vos larmes. Il de manda
le nom de la fille , la toucha , & dit quelques
paroles tout bas. Alors elle s’éveilla , conv
T hilojîr. Uh. c. 4»
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