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L ’heretiqiic Mareion parut vers ce même temps,
fous l’empereur Antonin , environ cent quinze
ans après la paffion de J . C. qui revient à l’an
cent quarante-huit de l’incarnation. Il étoit de la
province de P o n t, de la ville de Sinope, fils d’un
évêque catholique. Il paiTa fes premieres années
en Iblitude , gardant la continence. Eniuite i!
corrompit une vierge : & fon pere en fut fi affligé,
qu’il le chafla de l’églife. Car c’étoit un vieillard
illuftre par ià pieté, par fon attachement à la fiii-
ne doclrine, & fon applicationauxfonélions de
Tépifcopat. Mareion eut beau iupplier & demander
ir e n * c. i . 19«
p a rd on , il ne put l’obtenir de fon pere ; & ne
pouvant fouiFrir k s railleries des autres il vint à
R ome, & s’adreflà aux anciens prêtres, qui ref
toient encore, de ceux que k s difciples des apôtres
avoient inftruits : mais ils ne voulurent point
l’admettre à leur compagnie. Sa jaloufie & e délit
lui firent prendre le mauvais p a rti, & lliivre
’impofteur Cerdon. H difoit eniuite à ces faints
prêtres : Pourquoi ne m’avez-vous pas voulu recevoir?
N ou s ne le p ou vion s, difoient-ils làns la
permiffion de votre pere. Il n’y a qu’une foi ¿c
une concorde. N ous ne pouvons, nous oppolèr à
un homme qui eft notre digne collègue. L ’indignation
& Torgueil l’emporta, &c il dir : Je déchi-
reray votre églife, & j ’y mettrai une divifion e-
ternelle.
Mareion fuivant la doélrine de Cerdon fon
maître, établit deux principes, Tun bon , l’au*
L u c . V I . 4 3 .
M a r c . , lib , i . c
1 4 , r y .
L i v r e t r o i s i e’ m e . 411
tre mauvais. Il prétendoit prouver ce dogme par
ces paroles de l’évangile : L ’arbre qui fait de mauvais
fruits n’cft point b o n , & Tarbre qui fait de l,„. v. jé.
bons fruits n’eft point mauvais. Il fe fervoit auffi
de la parabole, de ne point coudre de drap neuf
avec le vieu x , & de ne point mettre le vin nouveau
dans les vieilles ourdres -, pour montrer, que
i’ancieiine loi ne convenoir point avec la nou- Vf-nV iu I,
velle, & que J . C. l’avoit rejettée. Il d ifoit, que
le fouverain Dieu étoit invifible & fans nom: que
!e créateur du monde éroit le Dieu des Ju if s , &
que chacun de ces dieux avoit promis fon Chrift.
Que le nôtre qui avoit paru fous Tibere étoit le
bon, & que celuy des Ju ifs, promis par le créateur,
n’étoit pas encore venu. Il rejettoit Tanciefi
teftament, comme ayant été donné par le mauvais
principe, & avoit compofé un livre nommé les
antithéfes, ou contrarierez de la loi & d e l’évangile.
Il difoit que J . C. defcendant aux enfers,
n’avoit point fauvé A b d , H en o c , N o é , & les autres
juftes de l ’ancien teftamenr , qui étoient ks
amis du Dieu des Hebreiix ; mais qu’il avoit fau*-
vé fes ennemis, comme Ca ïn , les Sodomites &
les Egyptiens. Il tenoit ce Dieu des Hebreux
pour k créateur & l’auteur de la matière , & par
coniéquent de la cbair. C ’eft pourquoi il nioit
qu’elle dût réfufcirer : & condamnoit le mariage;
ne baptifanr que ceux qui faifoient profefi
fion de continence. Ses feélateurs s’abftenoient
de la chair, des animaux & du v in , & n’ufoient
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