
1 7 S H i s t o i r e E c c l é s i a s t i q u e .
Cyniqu e , qui fu t une fois battu de verges en plein
theatre, pour les injures qu’il avoir dites au peuple ;
& un autre nommé He ra s , pour une pareille m!
folence eut la tête coupée.Fhi!o¡!. jpoii.i. . . Í -- O n rpe ut m ettre au irtaunie
¡.r.u.id.deso. de CCS harangueurs Dion du Prufe , furnommé
X L I V .
¥.yi. 1 4 .
Chry fo f tome , c’eft-à-dire bouche d’or.
tivreTuPator. . ’ c’e f tk -d i ix fous le pontificatdc
Vifions. laint C lem e n t , vivoit a-Rome Elermas, auteur
M î f Z d X Pafteur ; tenu par plufieurs autrefois
Hier fcript. Rom. poiif ecricurc canonique, & cité comme tel pat
quelques-uns des plus anciens Peres de Téghfe. On
croit que cet Hermas eft celui dont faint Paul
fait mention entre les chrétiens de Rome les plus
illuftres. Il ecoit mar ié, avoit des enfans , & ne
paroît avoir été que fimple laïque ; mais d’une
piete fingulicre. Dieu fe communiquant à lui,
comme il etoit ordinaire enees premiers temps,
i ’inftruifit de plufieurs veritez utiles pour la morale
; & de ces révélations fidèlement rapportées
il compof i fon livre ; qu’il écrivit d’un ftile très-
fimpie, & le divifa en trois parties. Il nomínela
premiere les vifions ; la fécondé les préceptes ; la
troifiéme les fimilitudes ; mais la premiere & la
troifiéme partie contiennent des révélations à
peu près femblables,
Dans la premiere vifion il d i t , qu’il retrouva
a Rome une fille qu’il avoir connue étant jeune,
& qu’il aimoit comme fa foeur. Q u ’un jour Taïant
vue , il jcnfa en lui-incme qu’il auroit été heureux
, s’il avoit époufé une femme aufli bienfaits
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k d’aufli bonnes moeurs. Ma penfée, dit-il, n’alla
pas plus loin. Quelque temps après je me prome-
nois m’entretenant de ces penfées, & confideranc
la grandeur & la beauté des ouvrages de Dieu.
Enfuite je m’endormis , & Tefpnc m’enicva à
droit par un lien où Ton ne pouvoir marcher, à
caufe des roches & des eaux. Après avoir paifé ce
lieu, je vins à une plaine, & m’étant mis à genoux
je commençai à prier le Seigneur , & à confciTcr
mes pcchez. Pendant ma priere le ciel s’ouvric,
& je vis cette femme que j’avois deiîrée , qui me
falua du ciel , & me dit ; Bon jour Hermas. Je la
regardai, & luidis : Quefaites-vous-là ? Elle me répondit
; On m’a mife ici pour accufer tes pechez
devant le.Seigneur. Dieu qui habite dans les cieux,
qui a créé de rien les chofes qui f o n t , & les a
multipliées à caufe de fa fainte éghfe , eft irrité ,
parce que tu as peché contre moi. Et quand ,
iui dis-je , ou en quel lieu vous ai-je-dic quelque
parole indécente ? Ne vous ai-je pas toujours r e f
pedée comme ma foeur ? Elle me dit en fouriantr
Un mauvais defir eft entré dans ton coeur. Ne
crois-tu pas que cc foit un peché pour un homme
jufte ? C ’en eft un & bien grand. Si Thomme
jufte a des penfées jnf tes, & marche d ro i t , Dieu
mi fera propice ; mais ceux qui ont des penfées
criminelles dans le coeur s’attirent la mort & la
captivité : principalement ceux qui aiment ce
•fiecle, qui fe glorifient dans leurs richeifes, qui
S’* attendent pas les biens futurs, qui doutent
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