
A. ja
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V L . . 1
p r e f a c e .
I les croi nu pied de la lettre. Je croi celles de fainte Perpétué dont les
Ï e font c i t lz p a rT c r tumen & p a r iaint Augufon i ,e crot les autre
¡ ~ n o n defautot-ttéde ceuxqm esont cc rttcs .E t ,e n a coe
hmais aux Pro te ftan s , que la pieté des auteurs, ni La p rofefo onmo -
naft que diminue leur autorité : au contraire la vraie piete-elojgne la
tan iré & les paffions, qui font les fources du menfonge.
U n autre Txcès dé critique , eft de donner trop aux conjeaures
E ra fm e , par ex emp le. a rejetté tcmcraircment quelques écrits de faint
^ L n u i - . , ; 1„ ; , nam different. D'autres ont corrige des
l u n V n , e „ I k n r u a s : ou nié des faits écrits dans un auteur,
moinfoe autorité : ou parce qu’ ils ne potivoicnt les concilier avec k
chronolome dans laquelle ils (e trompoienr. O n a vouliMout fçavoir
& tout d w in e r : chacun a rafiné fur les critiques precedentes, pout
L l^ ^ q u e l Ï e fa i r aux h i f t o i r e s reçues & quelque ouvrage aux auretus
connus f a i meprifé cette critique dédaigncufc , & | ai fuivi ce que
fa i trom k le plus univerfellement approuvé par les fç av an s , fans trop
L-att-êter aux c o n je tu r e s nouvelles & fingtilieres. A ian t une fo is
p i sm o r p u t t , j’a. donné pour vrai ce qui m’a paru bien p rou v e , le
p us mon part , ^ ^ d o u teu x ,
racontant fi p J ^ „pys fouvent je l’ ai enticre-
„ Í S . . . . 1 . M »n I c i 6 . 1 .« = & . l ™ * 6 .p l c . . o
ne L n r a pas fon falut en danger ; mais de combattre direcftcment
c e s créances en certains lieux & devant cerramcs perfonnes , ce
r ^ r . „ctclifer les aierir , & altérer notablement la chante,
î f v a u ê d o n c mieux tolerer ces opinions, les paffanr fouslilenccdans
s éc-its & dans les difcours publics j& nous contenter de les a a-
puer ¿n particulier , quand nous trouvons des perionnes capables
l e goûter nos raifons. Appliqnons-nous â édifier plutôt qu a f u t u r e
re c le illons avec foin toutes les veritez importantes , établi lons-les
f o S lm e n t , & les publions fur les toirs ; nous verrons infenfiblement
t lm b è l le s erreurs fq u ’unecontradtffion trop apte ne ferott que for-
‘ Qu'e l ’on ne me demande donc point pourquoi dans le premier fiecle
ia i dit fi peu de chofes de la fatntc V i e r g e & des apotres en ai dit
j a i dit pei certain 1 8e j’ai recueilli )ufqu’aux moindres-
« a X io n s r a ^ ^ p - f - n t Clement Alexandrin , ie
T u k ¡ autres auteurs les plus p r o c h e s . L e furplus rapporté par Meta-
piu-afte, par Nicephore & d ’a u n r e s n t o d e r n e s , quiconque le contente
F R E F A C F. f i
de km-autorité k p ciitcro ’re ; pour moi je ne l ’ai pas cru digne d etre
mêlé avec ce que j’ai tiré des ades & des épures des apotres. Un fait
n’ eft ni plus certain , ni même plus vrai-femblable pour fc trouver
dans un grand nombre d'auteurs n ouveaux , qui fc font copiez les uns
les autres. Quand tous les doéfeurs qui vivent aujourd’h u i, s’accorde-
roient i dire que la fiin te Vierge a vécu foixante-quinze ans ; cette opinion
n’en feroit ni plus v ra ie , ni plus prokable; puifqu’e llen a aucun
fondement dans r.antiquité , & que les faits ne le devinent point a
fo rce de raifonner. Cependant comme les hommes aiment a ie determiner
, ce que k premier a avancé en devinant & difant : 1 ■
II eft plus pieux d e le croire ainfi: un autre dit qu’il cft v ra i-iem b l.ib k ,
untroifiéme l’avance comme certain , en. citant les deux premiers: la
foule s y laiffe entraîner : & quiconque veut eufoitc approtondii &
remonter à la fo u r c c , eft un novateur & un curieux tcmerairc. C elt
par la même raifon que j ’ai dit fi peu de chofe des premiers papes ;
& que je n’ai point rapporté les aftcs de tant de martyrs fameux , dont
on trouve des légendes. La vraie pieté nous fai i aimer la v enté , & nous
conteutcr de ce que Dieu veut que nous fçachions ; Je crains au contraire
que plufieurs ne trouvent ici trop d’aftes de martyrs, & rapportez
trop longuement. Je n ’ai pas mis néanmoins tous ceux que le K. 1 .
Dom Thierry Ruinait Benediffin nous ad o n n e z fous k nom d actes
fin c e re s& choiiîs; & j ’cn ai la'illé quelques-uns, où je n’ai rien vu de
fingulier. Voilà les regles que j'a i voulu fuivre dans k choix des matériaux
de cette hiftoire. . ,
Quant à!a maniere d’écrire, j e v o i s deux mcthqdes pratiquées par
les auteurs: l ’une de rapporter tour .au long les paflages des o r ig in au x ,
1. 1_______ P u .--1, li-ilnn ( autre d en
VÍ.
M. th o d c
en forte que l’auteur ne p;
aidre
LULCi cuut iiLi í.'-'cíl: ‘•'--J ^ ^ .
larle que pour en fiire la liaifon : e 1 atlLCLIL l ie p.iLievjc.e j e . . - 1 autre d en terme a. lo
prendre a fu b f ta n c e ,& compofcr l’hiftoire d ’un ftile égal & continu.
La premiere méthode cft celle des Centuriatcurs & de Baronius ; & on
peut d ire auffi que M . Hcrmanr dans fes vies l’a plus fuivie que 1 aune ;
E lle paroît la plus sûre & la plus folide. C c f t comme produire les
pieces dans un procès : k letftetir n’a qu’à juger par lui-meme. Mais
cette méthode eng.agc à une grande longueur & a de frequenrcs
répcritions. C a r cÎmme le même fait eft fouvent rapporte pai diite-
icn s auteurs avec quelque cliveriîté de circor.ftanccs ; il faut
porter tous ; autrement le le ite iir .n e feroit pas pkincmeiit m tfiu ,
D e p lus, en tranfcrivant les paffages enriers , on fe charge de tous
les défauts du ftile des originaux : de leur obfcunté , de leur lon gueur,
de leurs phrafes & de leurs paroles fuperflu'cs : ce qiu ne fait que ta-
tigucf k - .k a c t ir , quand ce ne feroit que par La bigarnire du ftile.
Les ouvrapes même les mieux écrits deviennent trè s-d r ia g rcab lc ,
quand on n’en v o it que des pieces hors de leur pacc.^ .ir to.it ce
qui fert de preuve à l ’h ifto ire , n’eft pas hiftoire. on la tire de tout s
fortes d ’écrits , des lettres, des fermons , des panégyriques. C e que
faint Grégoire de Nazianze a dit fort éloquemment dans 1 oraifon fu-
- f¡a?=.4Wifc¡ífca«nr 'ï-è.A.AZÏt-,