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7. 4. S
i z z H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
l'es, &C de voir quel animal ils avoient tué. Aïauï
découvert la place, ils ne trouvèrent qu’un grand
chien: & ne doutèrent point que le vieillard n’eût
été un fimtômc , & un mauvais démon. Ils éle-
verent à la place même une ftatuë d’Hcrcule. C ’eft
ainfi qu’Apollonius délivra Ephefe de la pefte.
O n croira, fi l'on veut ,que le démon fit paroître
un fantôme pour favorifer fon prophète. Mais il
cft affez vrai-femblablc qu’il n’y eut que de la
hardicife & de l ’induftrie. Qri’cn faifant ôter les
pierres, il y fit mettre un chien mort ;& que l’on
ne chercha pas plus avant. Car il cft aiféd'impofer
à un peuple prévenu.
Allant en Crcce il s’arrêta à Ilium , k prétendit
qu’Achille lui étoit apparu, k lui avoit révélé
• plufieurs fccrets de l’Iliade. Puisil vint à Athenes:
où d’abord le hiérophante refufa de l’initier aux
myfteres d’Eleufine , comme un magicien, k un
homme qui n’étoit pas pur du commerce avec les
démons. Mais Apollonius païa de hardieife , k
voïant les Athéniens fort luperftitieux , il leur
parla des ceremonies de leur religion. Comment
i l falloit facrifier en chaque temple a chacun des
dieux ; à quelle heure du jour , ou de la n u i t , on
devoir offrir des facrifices , des libat ions, ou des
prières. Il prétendoit fçavoir les raifons my fterieu-
fes des ftatuës, & dc leurs divcrfes poftures. Sur
les libations il donnoit ces préceptes importans :
q u ’il ne falloit point boire dans la coupe dont on
les faifoit j mais la garffer pure pour les dieux.
L i v r e P r e m i e r . 113
Qii ’elle devoir avoir des oreilles, k que c’étoit
par là qu’il falloit verfer la libation , parce que
c'eft par cet endroit qu’on boit le moins. Un jeune
folâtre qui étoic préfent à ce difcours, s’éclata de
rire. Mais Apollonius d i t , qu’il étoic poffedé du
démon. En e f fe t , il commença à en donner des
marques. Apollonius commanda au démon de
for t ir , k pour figne dc fa fo r t ie , de renverfcr une
ftatuë. Ce qu’il f i t , & le jeune homme devint fi
f i g e , qu’il prit même l’habit de philofophe, k la
maniéré de vivre d’Apollonius. S’il avoit commerce
avec les démons, comme les païens même
l ’cn accufoient ; on peut bien croire , qu’ils s’en-
teiidoient avec l u i , pour encrer dans les hommes
k en for t ir , afin de lui donner crédit ; k d’ob-
fcurcir les miracles des chrét iens, qui les chaffoient
tous les joLU'c.
Il reprit les Athéniens de leur maniéré decele-
bi cr les baccanales ; en ce qu’au lieu des fpedtaclcs
reglez , ce n’étoit par toute la ville que danfes efféminées
: oû les uns étoient habillez en heures, les
autres en nymphes, les autres en bacchantes, en
repréfentant les poëfies d’Orphée. Il les rappelloit
au courage & à la vertu de leurs ancêtres'. Il condamna
auffi les fpedbacles des gladiateurs qui fc
donnoicnt a Athenes. Il vifita.t&us les temples dc
la Grece quiétoient fameux par les oracles, &tous
les lieux oû fe faifoient les combats confacrez aux
dieux. Etant à l ’Ifthme de Corinthe, il dit : Cet te
langue de terre fera coupée,ou plûtôt ne le fera pas.
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