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bien ou le mal ne icroient que dans l’opinion
des hommes. Ce qui eft, d it - il, la fouveraine
impieté & la fouveraine injuftice, comme ladroi-
f. 81. B. te raifon le montre. Il d it , que les démons avoient
fait ordonner la peine de m o r t, contre ceux qui li-
roient les livres d’Hyftafpe, de la Sybille, ou des
prophètes. Ce qui ne nous empêche pas, ajoûte-t-
il , de lire les prophètes hardiment, & de vous les
propofer. N ou s n’avons rien de cet Hyftalpe. On
void feulement que le nom eft Perfien ; & pour
les Sybilles : les vers que nous avons fous leurs
noms, Sc qui dès lors pafloient pour être d’elles,
js.85.B. font fuppofez. S. Juftin marque le temps auquel il
écrivoit, en difant que J . C. étoit né ibus Cyré-
nius, il y avoit cent cinquante ans. Il d i t , que
même avant ià naiflance, il y a eu des chrétiens;
parce que J . C. eft le Verbe de Dieu , & la raifon
fouveraine, dont tout le genre humain participe:
ôc que ceux qui ont vécu fuivant la ra ifon , font
chrétiens, entre lefquels'il compte Socrate, fup-
poiànt qu’il a fuivi en tout la droite raifon : ce
qui ne fe trouve pas veritable.
Après avoir rapporté les principales prophéties,
touchant les deux avenemens de J . C. a ruine
de Jeruialem, & la vocation des gentils: il ajoû-
y «s. A. te:Taiitdechofesquenousvoyons,fuffifentpour
mériter raifonnablemenr la créance de ceux qui
aiment la vérité, ôc qui ne font ni vains, ni paf
fionnez. Mais ceux qui enfeignent les fables de
VOS poètes, n’en apportent aucunes preuves, aux
jeunes
L i v r e t r o i s i e ’ m e . 4 2 3
jeunes gens qui les apprennent ; & nous m ontrons
qu’elles n’ont été inventées que par la féduftion
du genre humain , par l’opération des démons.
Ces gens qui enfeignoient les fables des poètes
étoient les grammairiens, ôc c’étoit prefque toute
l’étude de la jeuneftè. Il prétend que les philofophes
ont pris des prophètes plufieurs de leurs
dogmes, & Platon en particulier de Moïfe;puis
il ajoûte: Chez-nous on peut apprendre ces veri-
tez de ceux mêmes qui ne connoifloient pas les
lettres, qui fontg roifiers& barbares pour le langage
, mais làges & fideles pour l’efprit.
Il fe plaint que les chrétiens ibnt les feuls que
l’on perfecute, tandis que Ton fouffre toutes les merfouftcr".''
autres religions. D ’autres, dit-il, adorent des ar-
bres & des fleuves , des r a t s , des ch a ts , des crocodiles
& la plûpart des bêtes. Encore tous n’adorent
pas les mêmes ch o fe s, le culte eft diffèrent
félon les lieux : enforte que tous font impies,
les uns à l’égard des autres. Cependant le feul
reproche que vous nous faites, eft que nous n’adorons
pas les mêmes dieux que v o u s , & que
nous n’offrons aux m orts, ni libations ni couronnes
, ni facrifices. Cependant vous fçavezbien que
les autres ne conviennent pas de ce qu’ils doivent
tenir pour dieux, ou pour b ê te s, ou pour v ifti- c.
mes. Il fe plaint encore , que l’on n’a point perfecuté
les impofteurs , qui depuis l’afcenfion de f s'-B.
]. C. ont voulu paffer pour dieux : comme, dit-il,
Simonie famaritain du bourg de G itton , qui du
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