
A p o c , I I . I I .
ThiloFi. Apoll.
lib. i v . c. 3.
Sta t. 1 1 1.
S ilv , 4 -
Apoc. I I .
Apoc, 3.
310 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
carpe , qui cerrainenient y fut établi par Tapôtre
iàinr Jean. Il loüe cette églife de là pauvreté, de fa
patience dans les adverfitez & les calomnies des
Juifs ; ilTencourage & Taverrit, que quelques-uns
d’eux feront perfecucez pendant dix jours. Ce qui
arriva fans doute en cette perfecution de Domitien
, qui fut courte & foible.
La troifiéme églife eft celle de Pcrgame. L’apôtre
nomme cette ville l’habitation de Satan, où
il a Ibn trône : à caufe d’un temple fameux d’Ef-
culape oü Ton venoit de toute TAfie. Il nomme
un martyr Antipas, qui y avoit donné fa vie pour
Jefus-Chrift. L ’apôtre , oü plûtôt Jefus-Chrift au
nom duquel il pa rle, loüe l ’églife de Pcrgame d’avo
ir conièrvé Ibn nom : mais il lui reproche de
louffrir des Nicolaïtes, qui enfeignent de s’abandonner
aux débauches de la table ôc des femmes, à
l’exemple du faux prophète Balaam. La quatrième
églile , eft celle de Tyatire. L ’apôtre la loüe
de fa fo i , de là charité , de là patience, ôc de fes
bonnes oeuvres , qui vonr toûjours croiflânt :
mais il lui reproche de fouffrir qu’une faulTepro-
phetefle, un autre Jezabel, enfeigne & féduife les
fidèles, les excitant à l’impureté, & à manger des
viandes immolées. C ’étoit la même doélrine des
Nicolaïtes.
La cinquième églilè eft celle de Sardis. Sa réputation
étoit plus grande quelle ne meritoit :
étant morte à la grace : dans la plus grande partie
de fes membres. Il y reftoit toutefois quelque
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peu de perfonnes qui ne s’étoient pas Ibüillées.
L’apôtre Texcite à faire penitence, & à conlcrver
la dodrine qu’elle a reçue.
La fixiéme églife étoit à Philadelphie. Sa force
n’étoit pas grande, mais elle avoit été fidele à confeffer
la fo i. J. C. dit qu’il lui a ouvert une porte,
que perfonne ne pourra fermer; Ôc que les Juifs
viendront fe profterner à les pieds. Ce qui marque
la propagation de Tévangile. Il promet de la
proteger dans la tenrarion, qui va attaquer toute
la terre. C ’eft-à-dire dans les perfecutions fuivantes,
plus longues & plus univcrfelles, que celles de
Néron ôc de Domitien. La feptiéme églife d’Aiîe
étoir à Laodicée. L ’apôtre lui reproche là tiédeur
& fa pauvreté , qu’elle ne connoiffoit pas ; s’imaginant
être en bon état, pour être exempte des v ices
groffiers. Il Texcite fortement à fe convertir.
Voilà les inftrudions que iàint Jean envoya aux
églifes d’Afie , par Tordre de Jefus-Chrift.
Enfuite il eut plufieurs v if io n s , qui lui repre-
fentoient ce qui devoir arriver dans les fiecles
fuivans : particulièrement les periècutions ; que
fo'uffriroit Tégliiè : la punition des perfecuteurs ; la
ruine de Rome, oü regnoit l’idolâtrie , la deftruc-
tion de l’idolâtrie même , ôc la gloire de l’églife
vidorieufe. T o u t cela lui fut reprefenté , fous des
images magnifiques , ôc le recueil de toutes ces
revelations qu’i reçeut à Patmos pendant Ibn
exil, eft le livre de TApocalypfe. Il dit à la fin :
Je protefte à quiconque écoute cette prophetic ;
Apee. 3. 7.
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