
Action
de la foudre.
leur destruction, par l’alternative de condensation
et de dilatation que son plus ou moins d’intensité
produit; et encore cet effet est-il très-petit;
peut-être même est-il au moins nul : nous ne
connaissons aucun fait bien constaté qui le mette
hors de tout doute. Mais c’est indirectement,
et comme un des grands agents des décompositions
chimiques, que la chaleur peut exercer une
action réelle sur la surface du globe : c’est en augmentant
ou favorisant l’action dissolvante des
divers menstrues répandus dans l’atmosphère ,
qu’elle concourt à la dégradation des masses minérales,
§ 40. Parmi les effets que le fluide électrique
peut exercer sur la croûte solide du globe , il
n’en est qu’un qui nous soit connu, et il est bien
faible : c’est celui qui a lieu lorsque la foudre
vient à frapper la cime de quelque montagne.
Alors, on l ’a vu quelquefois occasioner la chute
de rochers, les fendiller ou laisser des traces de
fusion à leur surface. Saussure a trouvé, sur la
cime du Mont-Blanc , des masses d’amphibole
schisteux , portant des bulles vitreuses d’un vert
plus ou moins foncé. Un bloc de siénite lui a présenté
de pareilles bulles qui étaient blanches sur
le feldspath et noires sur l’amphibole ; et, d’après
les observations de ce minéralogiste , les unes
et les autres ne pouvaient être que le produit
d’une fusion opérée par la foudre : il fait rcmar-
ACTION DE L'EAU SUR LA SURF. DU GLOBE. 125
quer qu’elles ne se trouvaient qu’à la surface, et
qu’il n’y en avait pas dans l ’intérieur(i). MM. Ra-
mond et de Humboldt ont observé, l’un dans les
Pyrénées, et le second en Amérique, des roches
sur lesquelles la foudre avait imprimé de pareils
indices de fusion.
2) Action de Veau.
L’eau , sur la surface du globe , est agitée de
divers mouvements ( §§ 12 et 16 ) : en passant
continuellement sur la terre ferme et sur les roches,
elle les corrode , les dégrade , en détache
des molécules, et les transporte en d’autres lieux
où elle forme de nouveaux terrains et de nouvelles
masses minérales : de sorte qu’une destruction
dans un endroit est suivie d’une reproduc tion
dans un autre. Nous allons considérer l’action de
ce fluide sous ce double point de vue.
a) A ct ion destructive de Veau.
L’eau exerce son ac tion destructive à la surface
de l’eau, tantôt mécaniquement, tantôt chimiquement.
Elle l’exerce mécaniquement lorsque, dans
ses mouvements, elle arrache et entraîne les particules
du sol sur lequel elle passe, ou corrode les
parois des réservoirs qui la contiennent; lorsqu’en
s’imbibant dans les masses de montagnes , elle
en augmente le poids, et favorise ainsi leur affais-
(i) Voyages dans les Alpes, §§ t i 53 , 1994*