
qui séparé le premier de ces pays de la Lusace et
de la Silésie : le passage de l'Ecluse , par lequel
le Rhône entre sur le territoire français, sépare,
dans celte partie , le Jura des Alpes.
§ 22. Les versants ne peuvent être l’objet de
considérations générales que sous le rapport de
leur inclinaison.
En regardant un versant comme une surface
plane, descendant uniformément du faîte jusqu’au
pied de la chaîne , je trouve, d’apres les
observations parvenues à ma connaissance, que
dans les montagnes qui ne présentent d’ailleurs
rien d’extraordinaire , l'inclinaison varie depuis
2 jusqu'à 6° : celle du versant septentrional des
Pyrénées est de 3 à 4° : celle du versant méridional
des grandes Alpes, depuis le faîte qui supporte
les hautes cimes du Mont-Blanc , du Mont-Cer-
vin et du Mont-Rose , et dont l’élévation générale
est de 35oo mètres , jusqu’aux plaines du
Piémont et de la Lombardie , est de 3 f degrés.
Mais comme cette inclinaison générale se compose
d’un grand nombre d’inclinaisons particulières
, à cause de la forme très-ondulée des versants,
même en suivant toujours la crête d’un rameau,
il faut monter et descendre alternativement
des pentes bien plus fortes que celles que nous
venons d’indiquer avant d’atteindre le faîte (i).
(i) Je remarquerai, au sujet de la grandeur des pentes, qu’une
Les deux versants d’une chaîne ne sont que tres-
raremenl inclinés d une égale quantité : presque
toujours 1 un est plus court et d’une pente plus
rapide quelaulre. Cefaitest mis hors de toutdoute
par 1 observation de la plupart des montagnes
connues. Ainsi Y E r z g e b ù r g e , dont la hauteur
au-dessus du pied est d environ mille métrés ,
présente au nord une pente très-douce de dix a
douze lieues de long ; tandis que vers le midi elle
est très-rapide et n’a pas même deux lieues en
plusieurs endroits. M. Ramond, place sur la cime
du Mont-Perdu , voyait le versant septentrional
des Pyrénées se maintenir à une grande hauteur
jusqu'à plusieurs lieues d éloignement ; tandis que
du côté de l’Espagne tout lui paraissait abrupte
et comme à pic. Les Cevennes, les Aosges et le
Jura , ont leur pente escarpée tournée vers 1 est.
Le système des Alpes , pris dans tout son ensemble
, descend rapidement, au midi, vers la Méditerranée
et l'Adriatique , tandis que la pente
septentrionale s’allonge et s’étend jusque dans le
nord de l ’Allemagne. Pans la grande Cordilière
des Andes en Amérique , le versant occidental,
celui qui est tourné vers la grande mer Pacifique,
pente est déjà forte lorsqu’ elle a 7 à 8° , c’est le maximum pour les
voitures ; qu’elle est très-rapide à i 5° , c’est le maximum pour les
bêtes de sommes ; qu’à 35° l’homme ne peut y montei sans entailler
des gradins; et que M. de Humbolt regarde comme impraticable,
même à l’aide de gradins, toute pente qui a plus de 44°•