
res dont plusieurs ne portent aucun indice de fusion
: ce sont vraisemblablement des fragments
des roches qui forment les parois des cavités intérieures
; ils auront été arrachés et projetés par
quelque courant de fluides élastiques. C’est ainsi
que sur le Vésuve on trouve un grand nombre de
fragments de calcaire grenu et de roches micacées
, rejetés par le volcan, et ne portant pas
le moindre indice d’altération.
Force de § 6 1 . Quelle est donc l ’intensité de cette force
projection . . .
des vol- qui projecte une si grande quantité de matières
à une si grande hauteur ? J’ai voulu la déterminer
: à cet e ffet, j’ai cherché , dans les diverses
relations d’éruptions volcaniques, les hauteurs ou
les distances auxquelles pouvaient avoir été portées
des masses d’une grandeur connue ; mais je n’ai
rien trouvé d’assez précis à cet égard : il est d’ailleurs
d’autres données nécessaires à la solution du
problème, telles que le point d’où les masses ont
été lancées, l’angle sous lequel elles l’ont été, etc.,
sur lesquelles il nous est impossible d’avoir
des documents positifs. Cependant, en prenant
les faits les plus précis que j’ai trouvés, en y ajoutant
les suppositions qui , dans les limites de la
vraisemblance, devaient donner la plus grande
• vitesse de projection , et en y appliquant les formules
les plus exactes de la balistique , je n’ai
pas trouvé que cette plus grande vitesse, pour le
Vésuve et l’Etna, fût égale à celle qu’ont les
boulets au sortir de nos canons, vitesse qui est
de quatre à cinq cents mètres par seconde.
Les plus grands effets de la projection du Vésuve
, sous le rapport de la vitesse , consistent,
peut-être, en de grosses pierres lancées , dit-on,
à une hauteur égale à la sienne, c’est-a-dire a
1200 mètres au-dessus du cratère. Le gigantesque
Cotopaxi a porté à trois lieues de distance un
quartier de roche d’environ cent mètres cubes (1).
Si le pic de Ténériffe, dont la hau teur au-dessus
de l’Océan est de 3700 mètres, versait des laves
par-dessus le cratère, la force qui soulèverait la
colonne , à partir du niveau de la mer, équivaudrait
à mille fois la pression de l’atmosphère ; et
si une ouverture s’opérait dans le volcan, à ce niveau
, la lave, ainsi que les pierres et les corps
qu’elle pousserait devant elle, en sortiraient avec
une vitesse de 270 mètres par seconde.
Tous les phénomènes qui produisent et accompagnent
la formation des laves, ainsi que leur élévation
dans les montagnes volcaniques , étant
entièrement dérobés à nos observations, nous
aurons simplement à considérer les faits que les
laves nous présentent sur les montagnes volcaniques
et sur les terrains où elles se répandent.
§ 62. L’impossibilité de voir la lave lorsqu elle
DES
Eru ptio n s
or
DES EA.VES.
De la lave
dans la montagne
volcanique.
(1) La Condamine, Voyage à F équateur.