
de très-petites distances , paraissent déposer
en faveur de l ’opinion contraire. Le tremblement
de terre de la Calabre, qui fut très-fort, ne se
propagea pas au delà d’un espace de vingt-cinq
lieues de long sur quinze de large. L’Etna, situé
dans cette région , n’éprouva aucune agitation ;
ce qui prouve qu il n’y avait point de communication
entre le foyer du tremblement et celui du
volcan. Nous savons également qu’il n’y en a
point entre ce dernier et celui du Vésuve ; et
M. Breislak croit même pouvoir conclure de ses
observations, qu’il n’en existe aucune entre le
Vesuve et le Solfatare de Pouzzol , quoique la
distance ne-soit pas de six lieues (vingt-cinq mille
mètres ).
Il paraîtrait, d’après ces faits, que les communications
entre deux ou plusieurs foyers souterrains
, sont des circonstances absolument dépendantes
de la localité, et qu’il serait possible qu’à
de grandes profondeurs elles fussent plus multipliées.
On a cru remarquer encore qu’elles
étaient plutôt dirigées dans le sens des méridiens
que dans celui des parallèles.
c) Observations sur les causes de phénomènes
volcaniques.
Les laboratoires dans lesquels la nature prépare
les phénomènes volcaniques sont inaccessibles
pour nous, et l ’observation ne pourra jamais
nous faire connaître leurs causes ; mais, en
étudiant les effets qui se manifestent à l ’extérieur,
nous pouvons être conduits à des notions sur les
agents qui produisent ou accompagnent ces phénomènes.
§ 78. La plupart d’entre eux concourent à nous
montrer que le feu est ici le principal agent. Les
volcans lancent des matières embrasées, ils vomissent
des torrents de pierres fondues, qui allument
les corps inflammables , qui fondent lés métaux,
qui font bouillonner , pendant des jours entiers ,
les eaux dans lesquelles ils se plongent : ce sont
des effets du feu qui ne permettent pas de méconnaître
la présence et l ’action de cet élément;
seul, il suffit pour rendre raison de tous les phénomènes
que nous voyons à l’extérieur des volcans.
Mais quel est, dans l ’intérieur, le combustible
qui lui sert d’aliment, la cause qui peut l’avoir
allumé ? Quelle est la substance qu i, fondue par
lui, fournit la matière des laves? Quelle est U
force qui a poussé au-dehors cette matière fondue ?
Où sont enfin ses foyers ? Ce sont autant de questions
auxquelles il est impossible , dans l’état actuel
de nos connaissances , de répondre d’une
manière positive. Nous allons nous borner à résumer
ce que l’observation nous indique de plus
probable à leur sujet.
§ 79. Les houilles et les sulfures métalliques ,
Le calorique
est le
principal
agent.
Combustible
qui sert
d’aliment
au feu volcanique.