
Les fleuves n’étant que la réunion d’une grande
quantité de sources, doivent contenir les mêmes
substances ; mais y étant étendues d’une grande
quantité d’eau, elles y sont à peine sensibles.
Les eaux courantes se chargent, sur-tout dans
les tems de crue , de matières terreuses , qu’elles
déposent ensuite, sous forme de limon, dans les
lieux où leur vitesse se ralentit. On sait quelle grande
quantité de pareilles matières le Nil dépose chaque
année sur le sol de l’Egypte. Le docteur Shaw
estime que les eaux de ce fleuve charrient j j i de
limon en volume. Celles du Rhin , dans des moments
de crue, en contiennent, d’après Hart-
zoeker , jusqu’à Manfredi ayant pris de l’eau
de rivière médiocrement trouble , et l ’ayant mise
dans un vase, a trouvé , au bout de quelque tems,
qu’elle avait produit un dépôt terreux qui était —'7-A
de son volume (i). Le docteur Barrow, ayant
soumis à une pareille expérience l’eau du fleuve
Jaune à la Chine, en a retiré près de — de limon
(2).
(1) Collection académique , tom. X.
(2) Makartney , Voyage dans la Chine.
INÉGALITÉS DE LA SURFACE DU GLOBE. 5()
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CHAPITRE III.
DES INÉGALITÉS DE LA SURFACE DU GLOBE.
§ 18. Rien ne frappe plus l’observateur qui
promène ses regards sur la surface de la terre ,
que cette multitude d'inégalités, ou différences
de niveau, qu’elle lui présente de toutes parts.
Des exhaussements du sol bornent sa vue de tous
côtés ; il ne peut aller d’un lieu à un autre sans
traverser une suite continuelle d’élévations et
d’enfoncements: quelques contrées sont hérissées
de hauteurs et de pics ; d’autres sont limitées
comme par d’immenses digues ; les plus unies
meme lui montrent encore des coupures et des
ondulations très-sensibles. Quelque petites que
ces inégalités soient par rapport à la masse du
globe, puisqu’elles ne sont pas, sur sa surface, ce
que les petites aspérités de la peau d’une orange
sont sur ce fruit, et que la plus considérable
n aurait pas même une demi-ligne de hauteur
éur un globe de quatre pieds de diamètre (1) ,
(1) La plus haute des montagnes , qui est sur l’Himmâlaya ( l’Z-
maüs des anciens), dans le Tliibet, n’a que 7821 mètres d’élévation
au-dessus de la mer, et il 11’est pas vraisemblable que la mer ait
nulle part 4000 mètres de profondeur.
Voyez, a la fin de ce Traité, l’exposition du modèle plus simple
de mesurer les hauteurs.
Objet de ce
chapitre.