rieurs dans les endroits où elle existe encore. En
cherchant ensuite quelle peut être cette cause qui
aura enlevé ces portions intermédiaires qui manquent
aujourd’hui, et qui en aura transporté ailleurs
les débris , il n’en pourra pas même concevoir
d’autre que les agents atmosphériques : eux
seuls ont exercé une action sur cette partie de la
surface du globe.
Mais d’où vient, demandera-t-on , que certaines
couches ou portions de couche sont ainsi
détruites , tandis que d’autres restent intactes ?
D’où vient que la décomposition fait baisser le
niveau d’un terrain sur un point, et le laisse à son
ancienne hauteur sur un autre ? C’est que toutes
les couches , et toutes les portions d’une même
couche , ne sont pas également dures , également
faciles à décomposer , et qu’elles ne sont pas également
exposées à l’action érosive des éléments.
Les granités et les basaltes, entre autres roches,
présentent les plus grandes différences dans leur
aptitude à la décomposition ; quel est le minéralogiste
qui, au milieu même des granités qui
tombent réduits en gravier, dès leur contact avec
l’atmosphère , n’a pas remarqué des noyaux et
de gros quartiers du roc le plus dur. Fréquemment
j’ai vu, à côté l’un de l ’autre, deux basaltes,
dont l’un noir, très-compacte, divisé en prismes,
paraissait braver toute décomposition, tandis que
l ’autre y cédait facilement, sa partie extérieure
d é g r a d a t io n d e l a s u r f , d u g l o b e . 2 3 7
était déjà convertie en terre. Vraisemblablement
les portions des coulées basaltiques de l’Auvergne,
qui ont été détruites, étaient de cette dernière nature
: le granité, placé au-dessous, se sera trouve
en proie à l’action destructive de l'atmosphère ,
et il aura baissé peu-à-peu de niveau ; les parties
dures des mêmes coulées auront résisté , et elles
seront restées à leur première hauteur , supportées
et soutenues par la partie du terrain qui était
au-dessous et qu’elles auront mise à l’abri de la
décomposition.
Des circonstances particulières , dans la forme
et les accidents d’un terrain, font souvent que
quelques parties sont plus fortement attaquées
que les autres : par exemple , les fissures qui traversent
la montagne de grès d’Aderbach , ayant
donné entree et prise aux agents destiucteurs, ils
en ont attaqué les parois, ils ont élargi les fentes,
ils ont ainsi morcelé la montagne, et ils l’ont
comme découpée en ces masses colonnaires dont
nous avons parlé pag. 233 : ici la décomposition
s’est faite principalement dans le sens latéral.
§ 88. La disposition du terrain, en dirigeant
l’érosion dans une certaine direction, peut y occasions*
la destruction et l’abaissement du sol ;
et si les parties voisines de droite et de gauche
restent intactes , il se formera une vallée.
Pour nous faire une idee exacte d une pareille
formation, représentons-nous un grand terrain
FORMATION
SES VALLÉES.
Circonstances
de sa
formation.