
sur les flancs du volcan ; elle y descend tantôt
avec une vitesse extrême, tantôt, et plus souvent,
comme un fleuve majestueux qui roule tranquillement
ses paisibles ondes. Très-fréquemment ,
lorsque la lave s’élève , les parois qui la contiennent,
ne pouvant résister à son immense pression
ou à sa chaleur, cèdent et s’entr’ouvrent : elle jaillit
et sort comme un torrent impétueux par cette
nouvelle issue ; des fleuves et des torrents de feu
gagnent le pied de la montagne ; ils se répandent
sur le sol voisin, en entraînant ou brûlant tout
ce qui se trouve sur leur passage , en franchissant
ou renversant tous les obstacles qui s’opposent
à leur cours ; ils ne semblent respecter que
les lois du mouvement en vertu desquelles les
fluides se portent successivement sur des niveaux
de moins en moins élevés.
On dirait que , dans ces terribles moments , la
nature a voulu montrer à l’homme et mettre
en activité tous ses moyens de dévastation. Au
milieu des torrents de feu , d’énormes courants
d’eau et de boue sortiront quelquefois des volcans;
et des déluges tombant de l ’atmosphère, viendront
augmenter le ravage , dévaster des champs que
les laves avaient épargnés , et porter la désolation
dans des lieux qui s’estimaient déjà heureux
d’avoir échappé aux fléaux de l’éruption.
Des gaz méphitiques, des exhalaisons malfaisantes
se répandront quelquefois dans des lieux enfoncés
; ils y feront périr les animaux, ils y détruiront
toute végétation, et ils y mettront le comble
au malheur et à la misère.
Après l’émission des laves, la terre semble débarrassée
du mal qui la tourmentait ; les tremblements
cessent, les explosions et les déjections
diminuent pendant quelque tems , et le volcan
jouit d’un instant de repos : mais bientôt un nouvel
accès vient reproduire , et souvent d une manière
plus terrible encore, les mêmes phénomènes
; et cet état de'choses se continue pendant un
tems plus ou moins considérable. Enfin la crise
cesse , et le volcan reprend définitivement sa
tranquillité primitive.
Examinons avec quelque detail ce que chacun
des phénomènes que nous venons de signalei
présente de plus remarquable. Nous traiterons
successivement des produits des déjections, c est-
à-dire des matières lancées par les volcans dans
l’atmosphère, et des produits des éruptions ou
des laves qu’ils versent au dehors.
§ 56. Les énormes colonnes de fumée qu’on
voit sortir du cratère, quelquefois avec une rapidité
extraordinaire , sont principalement composées
de vapeur aqueuse. Cette vapeur est habituellement
chargée de quelques substances gazeuses
, et particulièrement de gaz hydrogène ,
quelquefois aussi de gaz acide carbonique : souÈJECTIOKS.
F umée.