; M
i i : ::
OPHIDIENS AGLYPHODONTES.
proportionnellement plus grande du corps, qui est entouré de deux
cent soixante dlx-luut verlicilles d'écaillés ; tandis qu'on n'en compte que
cent soixante-seize chez le Rhinophis Philippinus et deux cent vingtdeux
chez VoxyrUincus.
L e Rhinophis ponctué est cinquante-cinq ou cinquante-six fois plus long
qu'd n'est large vers le milieu de son éteudue ; il a la queue un peu moins
courte et du double plus longue que la téte. Celle-ci très-petite à proportion
de la grosseur du tronc, se présente sous la forme d'un cône légèrement
effilé, et aplati sur trois faces, l'inférieure étant plane et les latérales
penchées l'une vers l'autre ou offrant une disposition tectiforme ; la saillie
que fait la mAchoire supérieure au-devant du menton est d'une longueur
égale à la moitié de celle de la fente de la bouche.
L a plaque rostrale est un énorme étui trigono-conique emboîtant tout le
bout du museau cl s'étendant jusque sur le front en forme de crête ou carène
assez élevée, légèrement concave à droite et à gauche, tranchante et
faiblement arquée au sommet. Les plaques nasales sont plus hautes que
larges et à quatre angles, dont un très-aigu à leur partie supérieure • elles
se trouvent complètement séparées l'une de l'autre par la rostrale, dont
elles longent la portion frontale, chacune de son côté, «'appuyant inférieurement
sur les deux premières supéro-labiales et étant bordées postérieurement
par une grande partie des fronto-nasales. Celles ci, malgré leurs
cinq pans, ont l'apparence de quadrilatères oblongs, obliques de chaque
côté de la téte, ayant devant eux la rostrale et les nasales, derrière eux la
frontale et les oculaires, et au-dessous d'eux les secondes et les troisièmes
supéro-labiales ; elles offrent tout-à-fait à leur sommet un très-petit bord
longitudinal par lequel elles se conjoignent entre l'extrémité caréniforme
de la rostrale et le bord antérieur de la frontale. Cette dernière, qui est
presque de moitié plus petite que les pariétales, représente exactement
nn triangle équilatéral. Les oculaires offrent quatre côtés, deux en bas
donnant un angle fort obtus, enclavé entre la troisième et la quatrième
supéro-labiales, deux en haut donnant un angle très-aigu dont la pointe
touche àia frontale. Les plaques pariétales ont quatre bords inégaux, le
postérieur est fortement arqué et par le plus petit qui est rectiligne,
elles tiennent l'une à l'autre; elles reçoivent entre elles d'eux, eiî
avant la frontale, en arrière la première écaille de la série médio-dorsale.
I l y a quatre paires de plaques à la lèvre supérieure : celles de la première
paires sont petites, quadrangulaires et un peu plus hautes que larges ;
celles de la seconde et de la troisième sont pentagones et plus grandes
que les précédentes ; celles de la quatrième sont presque aussi développées
et à peu près de même figure que les pariétales, au-dessous desquelles elles
se trouvent placées. L a lèvre inférieure n'oflre que deux plpques de chaque
UPEROLISSIENS. G. IIUINOPHIS. Ô. l i i O
côté, tontes deux étroites et allongées, mais la seconde,, qui est poinlue en
arrière, est moins pctile que la première. La mentonnière ressemble à un
disque d'un très-petit diamètre.
Les pièces de l'écaillure du corps sont hexagones et dilatées en travers
sur les régions qui avoisinentla téte, mais plus en arriére, elles sont quadrangulaires.
On remarque que les scutelles venirales ne sont pas distinctement
plus développées que les écailles, auxquelles elles touchent latéralement,
ce qui est le contraire chez le Rhinophis des Philippines. Le bord
postérieur de la fente anale est garni de trois squammes ayant une dimension
un peu plus grande que celle des scutelles sous-caudales. Le nombre
lies rangées longitudinales, que forment les écailles du tronc est de dixsept,
indépendamment de la série qui occupe la ligne médiane du ventre.
Les yeux du Rhinophis punctatus sont un peu plus distincts au travers
des plaques oculaires que ceux du Rhinophis Philippinus.
Son bouclier caudal a, de même que celui de ce dernier, la forme d'un
cône obliquement coupé à sa base, mais le sommet en est plus obtus ou
comme tronqué; il est aussi hérissé de petites aspérités qui s'atténuent à
mesure qu'elles se rapprochent de l'extrémité de la queue.
COLORATION. Les écailles du tronc sont d'un jaune blanchâtre et, toutes,
à l'exception de celles des deux rangées latérales à la série médio-dorsale,
portent une tache noire qui envahit plus ou moins leur surface ; la queue
offre également de petites taches noires, mais en dessus et en dessous
seulement; la lêle et la portion cuirassée du prolongement caudal sont
d'une teinte roussâtre. Tel est du moins le mode de coloration qui nous
est offert par le seul individu d'après lequel la présente description a été
faite, individu dont le Musée de Leyde, d'où il nous a été communiqué,
doit la possession à MM. les membres de l'Académie d'Utrecht.
Un autre sujet, qui a été brièvement décrit par M. J . Müller, avait les
écailles du corps marquées chacune d'un point brun, et la face supérieure
de son bouclier caudal colorée en vert foncé.
DniENsioNs. Les mesures suivantes sont celles que nous a données
l'exemplaire dd Rhinophis ponctué, appartenant au Musée de L eyde ; celui
deM. Müller était long de dix pouces, sur deux lignes et demi e d'épaisseur.
Longueur totale, 0-" 047. Tête, long. O", 008. Tronc, long., 0», Í57.
Queue, long. 0,m 013.
PATRIE. On ignore où l'un des deux petits serpents dont il vient d'être
question a été recueilli. Quant à l'aulre, M. Müller le dit provenir de la
Guyane, mais c'est sans doute par erreur, car il est présumabie que le
Rhinophis ponctué est originaire des Grandes-Indes, de même que ses
deux congénères.
Ce petit serpent manque à la collection nationale du Musée de Paris.