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184 OPHIDIENS ACLYPHODONTES.
en l'empêchant de respirer. Bartram raconte que, voyageant à
cheval dans la Floride, il vit sur la terre, et à une distance assez
éloignée, une grande espèce d'Épervier se débattre avec force
sans pouvoir s'envoler, et que, lorsqu'il s'en fut approché, il reconnut
que ce gros oiseau était entortillé par plusieurs cercles
que le corps d'un serpent faisait autour de son tronc et de l'une
de ses ailes. Il présuma que l'oiseau avait voulu s'emparer du
serpent, mais que celui-ci, plus alerte, avait adroitement garotté
son ennemi par de nombreux circuits. Bientôt ces animaux se
séparèrent, car l'oiseau s'envola et le serpent s'enfuit également,
sans avoir reçu de fortes blessures.
Les exemplaires que possède notre Muséum de Paris proviennent,
les uns de la Nouvelle-Orléans et de M. Barabino; de la
Caroline par M. Bosc, et de la Martinique par M. Plée ; de
New-York par M. Milbert; de Virginie, par MM. Poussielgûe et
Trécul ; d'Oaxaca, par M. Ghuisbreght ; de Charles-Town par
M. Noisette, et des Etats-Unis par M. Gratiolet.
3. CORYPHODON DE BLUMENBACH. C. Blumenlachii.
( Coluher mucosus, Lin.)
CARACTÈRES. D'un brun olivâtre pâle avec des bandes transversales
étroites, irrégulières ; écailles bordées de noir, celles du
dos légèrement carénées, surtout en arrière des gastrostèges ; le
dessous du ventre jaunâtre, à bord postérieur, souvent bordé
d'une bande brune.
SYNONYMIE.
1754. LINNÉ. Mus eum. Adolph. Frider. Balk. I ,pag. 37 tab 23
fig. 1. ' • .
1802. RÜSSEL. Serp. des Indes. Tom. I I , pl. 18, fig 2
peg. 20. '
J789. LACÉPÈDE. Quad. Ovip, Tom. I I , pag. 238 et pl. 34,
pag. 40 , n« 36.
1800. LATREILLE. Hist. Rept. in 18. Tom. IV, pag. 1S6. Couleuvre
muqueuse.
1804. DAUDIN. Hist. Rept. 8. Tom. V I , pag. 3SS.
1820. MERREM. Tentam. Syst. Amphib. pag. 119, n» 102.
CORYPnODONTIENS. G. CORYPHODON. 3. 18 3
1 8 3 7 . SCHLEGEL. Phys. Serp. Tom. II, pag. 137, n" S. teto
pl. V, fig. 7-8.
Celte espèce provient des Indes et principalement du Bengale.
C'est Linné qui, l'ayant remarquée dans le Musée du prince
Adolphe-Frédéric, l'indiqua d'abord sous le nom de Couleuvre
muqueuse, nom qui a été répété par la plupart des ophiologistes,
sans que la raison puisse en être donnée par Laurenti,Baubenton ;
Merrem est le premier qui paraît avoir le premier appliqué le
nouveau nom spécifique d'après la description et la figure citée
de Russel qui l'avait fait connaître sous le nom malais de leri-
Potou.
Il est évident que ce serpent appartient au genre Coryphodon.
M. Schlegel a eu soin d'indiquer le premier que les crochets de
la mâchoire supérieure vont en augmentant de grosseur; il aurait
pu dire aussi de longueur, à mesure qu'ils s'approchent du
bord postérieur de cet os.; que l'oeil est grand et les orbites
spacieuses.
Les individus paraissent varier pour la couleur qui est plus ou
moins foncée, suivant leur développement. Généralement, le ventre
est plus clair, mais le bord postérieur des gastrostèges est le plus
souvent orné d'une bande brunâtre ; quand elle manque, chacune
des extrémités de ces gastrostèges, dans la région postérieure du
corps, porte une tache de la même nuance. Les écailles postérieures
du dos sont bordées de brun foncé ; de sorte que leur milieu
semble être marqué d'une tache ovale plus claire.
Nous apprenons de Russel que ce Coryphodon est très-souvent
observé à Vizagapatam, où il^ parvient à de grandes dimensions.
M. Schlegel dit que le professeur Reinwardt l'a retrouvé
à Java; que cependant il est rare. Diard l'y a également recueilli.
Les individus que possède le Musée de Paris proviennent
de M. Eydoux qui les a pris dans son voyage sur la Bonite en
Chine et à Pondichery; de M. Dussumier et de M. Bélanger,
comme provenant du Malabar. Plusieurs ont été recueillis au
Bengale par M. Duvaucel. On en doit également à MM. Reynaud,
Ad. Delessert et Moquier qui les ont rapportés des
Indes-Orientales.
Les dimensions du plus grand individu de la collection sont les